Installé à Bruxelles avec une partie de son gouvernement destitué, M. Puigdemont a expliqué lors d’une conférence de presse mardi qu’il comptait rester en Belgique avec quelques-uns de ses « ministres ». / YVES HERMAN / REUTERS

Malgré sa convocation, Carles Puigdemont, le président indépendantiste catalan destitué vendredi 27 octobre par Madrid, ne se présentera pas jeudi 2 novembre devant la justice espagnole. « Le risque est grand qu’il soit arrêté », a justifié son avocat, Paul Bekaert, précisant qu’il souhaitait «  attendre les réactions à venir du gouvernement espagnol pour voir ce qu’il se passera ensuite ».

L’avocat de M. Puigdemont estime qu’il n’est pas « nécessaire » que l’Espagne introduise une demande d’extradition aux autorités belges. Toutefois, si une demande d’extradition était formulée par l’Espagne, M. Bekaert fait valoir qu’il est encore « prématuré » de dire si M. Puigdemont pourrait bénéficier d’un procès équitable.

Accusation de rébellion

La justice espagnole a convoqué, mardi, M. Puigdemont et treize membres de son ancien gouvernement, qui sont appelés à comparaître jeudi et vendredi en vue de leur inculpation. Une juge d’instruction de l’Audience nationale, juridiction siégeant à Madrid et chargée des affaires complexes, a été saisie lundi par le parquet. Ce dernier a requis des poursuites notamment pour rébellion et sédition, chefs passibles respectivement d’un maximum de trente et quinze ans de prison.

Démis de ses fonctions par Madrid le 27 octobre, quelques heures après la proclamation unilatérale de la « république » catalane, Carles Puigdemont s’est rendu en Belgique lundi, alors qu’étaient mises en place les mesures de mise sous tutelle par Madrid des institutions catalanes.

« Désir de vengeance »

Installé à Bruxelles avec une partie de son gouvernement destitué, M. Puigdemont a expliqué lors d’une conférence de presse, mardi, qu’il comptait rester en Belgique avec quelques-uns de ses « ministres » pour « expliquer au monde les défaillances démocratiques de l’Etat espagnol ».

Il a par ailleurs affirmé qu’il ne demanderait pas l’asile politique en Belgique, mais il a prévenu qu’il ne rentrerait pas en Espagne sans l’assurance de bénéficier d’un procès impartial, accusant le parquet de nourrir un « désir de vengeance » à son endroit.

M. Bekaert avait déjà dit à la radio-télévision flamande VTM Nieuws mardi soir qu’il ne pensait pas que « [son] client avait l’intention dans les semaines à venir de rentrer en Espagne ».