Kelvin Hopkins, député du Parti travailliste, a été supendu vendredi 3 novembre, concernant une affaire de harcèlement sexuel. / LÉON NEAL / AFP

Le scandale du harcèlement sexuel qui touche les politiques britanniques ne s’arrête pas. Kelvin Hopkins, un député de 76 ans, a été suspendu du Parti travailliste, vendredi 3 novembre, en raison d’allégations concernant son comportement à l’égard d’une jeune militante.

Ava Etemadzadeh, 24 ans à l’époque, rapporte l’événement au journal The Daily Telegraph : « Il m’a prise dans ses bras pour me dire au revoir, m’a tenue trop près et a frotté son entrejambe contre moi, ce qui m’a révoltée. » M. Hopkins aurait également envoyé des SMS suggestifs à la jeune femme, qui a expliqué s’être plainte dans le passé de ce comportement, sans résultat.

Cette dernière révélation risque de mettre en difficulté le chef du Lbour Party (« Parti travailliste »), Jeremy Corbyn, ami de Kelvin Hopkins, qu’il avait nommé au sein de son « shadow cabinet », sorte de gouvernement virtuel d’opposition.

La classe politique bousculée

La députée travailliste Jess Phillips a assuré à BBC Radio 4 que l’affaire avait été « parfaitement bien traitée » selon les procédures du parti, qui mène une enquête à ce sujet. Mais la travailliste s’est dite toutefois « un peu préoccupée » par la promotion de Kelvin Hopkins par la suite, « ce qui me semble une mauvaise décision », a t-elle ajouté.

Hopkins est le deuxième député travailliste à être rattrapé par des événements passés. Jared O’Mara, qui avait posté des commentaires misogynes et homophobes en ligne il y a plusieurs années, a été suspendu peu de temps avant.

Depuis deux semaines, dans le sillage des accusations sur les agissements du producteur de films Harvey Weinstein, la classe politique britannique est bousculée par des révélations à propos des comportements inappropriés de plusieurs députés. Le Daily Telegraph faisait savoir la semaine dernière qu’une liste de treize députés accusés de harcèlement sexuel circulait. Au point que la première ministre, Theresa May, est intervenue, dimanche 29 octobre, pour demander la mise en place d’un système plus strict pour sanctionner les éventuelles dérives des députés contre leurs employés.

De nouvelles accusations contre Michael Fallon

Côté conservateur, l’ex-ministre de la défense, Michael Fallon, a été accusé d’avoir posé une main sur le genou d’une journaliste au cours d’un dîner en 2002. Il avait reconnu que son comportement passé « n’avait pas été à la hauteur » et a annoncé sa démission le 1er novembre.

Mais vendredi de nouvelles accusations ont fait surface, concernant des propos tenus à une collègue du gouvernement. A Andrea Leadsom, qui se plaignait d’avoir les mains froides, Michael Fallon aurait répondu : « Je connais un endroit chaud où les mettre », rapporte le tabloïd The Sun. Des assertions qu’« il dément complètement », selon des sources proches de l’ancien ministre citées par une agence de presse, tandis que l’entourage de Mme Leadsom s’est refusé à tout commentaire. Pour remplacer Fallon, le gouvernement a nommé Gavin Williamson.

Deux autres membres du gouvernement, le vice-premier ministre Damian Green et le secrétaire d’Etat chargé du commerce international, Mark Garnier, sont aussi mis en cause pour harcèlement, laissant planer le doute sur leur avenir.