Selon le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Shamkhani, « cette année, la politique anti-iranienne de Trump a mobilisé davantage les Iraniens ». / ATTA KENARE / AFP

C’est aux cris de « Mort à l’Amérique » que des milliers de personnes ont manifesté à Téhéran, samedi 4 novembre, pour dénoncer la politique « anti-iranienne » du président Donald Trump. Ils se sont réunis devant l’ex-ambassade américaine, à l’occasion de l’anniversaire de son occupation en 1979, année de la révolution iranienne.

Cette célébration annuelle marque le début de l’occupation de l’ambassade par des étudiants islamiques, qui avaient retenu cinquante diplomates américains en otage durant 444 jours. Cette crise avait abouti à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en 1980.

Comme tous les ans, des manifestants ont scandé les slogans « Mort à l’Amérique », « Mort à Israël » et brûlé des drapeaux américains. D’autres avaient apporté des effigies de M. Trump, qu’ils frappaient à coups de bâton.

Une maquette grandeur nature d’un missile balistique a également été exhibée devant l’enceinte de l’ex-ambassade en signe de « résistance » face aux Etats-Unis, qui ont récemment adopté de nouvelles sanctions contre le programme balistique de l’Iran et les gardiens de la révolution, l’armée d’élite du pays.

« Principal ennemi »

Si cette manifestation est habituelle, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Shamkhani, a noté que « cette année, la politique anti-iranienne de Trump a mobilisé davantage les Iraniens ».

« Le peuple iranien considère l’Amérique criminelle comme son principal ennemi et condamne les propos dénigrants du président honni des Etats-Unis contre le grand peuple iranien et les gardiens de la révolution », affirme ainsi le communiqué final du rassemblement, lu à la tribune.

Le président américain a récemment durci le ton à l’égard de Téhéran, qu’il accuse de semer le chaos au Moyen-Orient. Mi-octobre, il a menacé de sortir « à tout moment » les Etats-Unis de l’accord nucléaire, en demandant au Congrès de prévoir de nouvelles sanctions économiques contre Téhéran.

Washington a également renforcé ses sanctions contre les gardiens de la révolution. Mardi, le Trésor américain a ainsi ajouté les noms d’une quarantaine de personnes morales ou physiques iraniennes à la liste des personnes visées par son programme punitif « antiterroriste ».

L’accord nucléaire conclu en 2015 entre l’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) avait pourtant permis un relatif apaisement entre Téhéran et Washington. Mais jeudi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a répété qu’il ne fallait jamais « oublier que les Etats-Unis sont les ennemis ». « Céder devant les Américains les rend plus agressifs et insolents. La seule solution est de résister », a-t-il lancé.