Les propos de Rex Tillerson ont été rapportés par des responsables de l’administration Trump s’exprimant sous couvert d’anonymat. / Keith Lane / AFP

Plus de 300 000 migrants d’Haïti et d’Amérique centrale qui bénéficient d’un permis de résidence spécial aux Etats-Unis n’ont plus besoin de cette protection, a estimé le département d’Etat américain, ouvrant la porte à leur expulsion. Ses propos ont été rapportés vendredi 3 novembre par le Washington Post.

Le chef de la diplomatie américaine a informé cette semaine la chef par intérim du département de la sécurité intérieure (DHS), Elaine Duke, que les conditions économiques et sécuritaires dans ces pays ne nécessitent plus que ces migrants restent sur le sol américain, fait savoir le quotidien, citant des responsables de l’administration Trump s’exprimant sous couvert d’anonymat.

Le DHS doit décider prochainement d’étendre ou non ce statut spécial, créé en 1990, dont bénéficient notamment 58 000 Haïtiens suite au tremblement de terre de 2010.

Une immigration en raison de l’instabilité du pays d’origine

Quelque 57 000 Honduriens et 2 500 Nicaraguayens bénéficient également de cette protection obtenue après l’ouragan Mitch qui a dévasté l’Amérique centrale en 1998. Ce statut qui expire au mois de janvier a ensuite été renouvelé plusieurs fois suite à d’autres catastrophes naturelles. Les bénéficiaires les plus nombreux – environ 200 000 – viennent du Salvador, selon le Washington Post.

Un porte-parole du département d’Etat a déclaré vendredi à l’AFP qu’aucune décision n’a encore été annoncée et s’est refusé à commenter sur « une délibération interne entre les agences » du gouvernement américain.

La plupart de ces migrants sous statut de protection temporaire sont arrivés aux Etats-Unis illégalement, mais ont été autorisés à rester et à travailler en raison de l’instabilité dans leur pays d’origine. Lors de la campagne présidentielle, Donald Trump avait promis l’expulsion d’un grand nombre d’immigrés.