« Libre et sans caution », a lancé, lundi 6 novembre, le président catalan destitué Carles Puigdemont, dans un message en catalan sur le réseau social Twitter. « Nos pensées sont pour les collègues injustement emprisonnés par un Etat qui est loin de la pratique démocratique », a-t-il ajouté.

Il s’agissait de la première déclaration de M. Puigdemont depuis que le mandat d’arrêt européen émis à son encontre par Madrid, pour « rébellion, sédition, malversation, abus de pouvoir et désobéissance », pour l’organisation du référendum du 1er octobre, lui a été notifié dimanche par les autorités belges.

Si M. Puigdemont et quatre de ses anciens ministres, exilés en Belgique depuis une semaine, sont ressortis libres dans la nuit de dimanche à lundi du bureau d’un juge d’instruction belge, huit anciens membres du gouvernement destitué ont, eux, été placés en détention en Espagne.

  • Carles Puigdemont

Le président de la région de Catalogne, Carles Puigdemont. / LLUIS GENE / AFP

Il est le visage le plus connu de la grave crise politique espagnole. Agé de 54 ans, le président destitué de la région de Catalogne a porté le référendum d’autodétermination du 1er octobre, interdit par Madrid. Avant de prendre la présidence de l’Association des municipalités pour l’indépendance (AMI) en 2015, puis de la Généralité en janvier 2016, Carles Puigdemont était maire de la petite commune de Gérone.

Fervent militant pour l’indépendance, il a fait ses armes à La Crida, mouvement ultranationaliste de défense de la langue et de la culture régionales. Jeune journaliste, profession à laquelle il envisage de retourner, il a défendu dans ses écrits, puis dans un livre, l’indépendance, avant d’entrer au Parlement catalan en 2006.

  • Clara Ponsati

L’ancienne ministre de l’éducation catalane, Clara Ponsati. / YVES HERMAN / REUTERS

La ministre de l’éducation catalane, réfugiée à Bruxelles, est visée par un mandat d’arrêt européen. Elle fait partie des indépendantistes convaincus nommés au gouvernement en juillet, en remplacement des conseillers qui auraient pu faire obstacle au référendum d’autodétermination.

Economiste, formée notamment aux Etats-Unis, elle militait depuis plusieurs années en faveur de l’indépendance de la Catalogne, à travers un soutien à la formation Junts pel Sí, mais aussi à l’Association nationale catalane (ANC, un puissant groupe de la société civile).

  • Meritxell Serret

En liberté conditionnelle à Bruxelles, Meritxell Serret a également rejoint la Belgique la semaine dernière avec le président destitué de la Catalogne et plusieurs ministres de son gouvernement.

Ancienne ministre de l’agriculture, elle devrait comparaître devant un tribunal belge dans les quinze jours, en attente d’un possible transfert en Espagne. Ancienne conseillère municipale pour la Gauche républicaine catalane, elle est également membres de l’ANC.

  • Antoni Comin

L’ancien ministre de la santé, Antoni Comin (à gauche). / DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

L’ancien ministre de la santé catalan a, lui aussi, pris part au voyage belge, et a été remis en liberté conditionnelle, avec interdiction de quitter le pays, le temps que la justice belge statue sur le mandat d’arrêt européen émis à son encontre.

Parlementaire depuis 2003, d’abord sous la houlette du Parti des socialistes de Catalogne, ce philosophe de formation a rejoint la coalition indépendantiste Junts pel Sí au Parlement.

  • Lluis Puig

Dernier conseiller réfugié à Bruxelles, Lluis Puig est l’ancien ministre de la culture du gouvernement de Catalogne.

Membre de la coalition indépendantiste Junts pel Sí, il est entré au gouvernement en juillet, en plein cœur d’une crise politique catalane, et après une longue carrière dans le monde culturel.

L’homme de 58 ans a un parcours atypique, puisqu’il a notamment été danseur, récompensé par un prix national.

  • Oriol Junqueras

L’ancien vice-président de la région, Oriol Junqueras. / Paul White / AP

Vice-président destitué de la région de Catalogne, Oriol Junqueras n’a commencé sa carrière politique qu’en 2009, en tant que député européen. Historien de formation, il a ensuite été élu en 2011 maire de Saint Vicenç dels Horts, dans la province de Barcelone, avant d’être nommé ministre de l’économie et des finances du gouvernement de Carles Puigdemont.

Il fait partie des anciens ministres arrêtés et placés en détention provisoire par la justice espagnole. Lors des régionales de 2015, il s’est présenté sur la liste indépendantiste Junts pel Sí.

  • Meritxell Borràs

L’ancienne ministre aux services publics et au logement, Meritxell Borras. / JOSEP LAGO / AFP

Ministre des services publics et du logement sous le gouvernement de Carles Puigdemont, Meritxell Borràs est toujours incarcérée dans le cadre des poursuites pour « rébellion, sédition, malversation, abus de pouvoir et désobéissance » lancées par la justice espagnole.

Mme Borràs a milité dans plusieurs formations nationalistes, de Convergence et Union à Convergence démocratique de Catalogne.

  • Raül Romeva

L’ancien conseiller aux affaires extérieures, raül Romeva. / GABRIEL BOUYS / AFP

Placé en détention provisoire, comme la plupart des membres du gouvernement de Puigdemont, l’ancien ministre catalan aux affaires extérieures, Raül Romeva, était l’un des porte-parole du référendum du 1er octobre à Madrid et à l’étranger. Lors des élections régionales en 2015, M. Romeva a mené la liste indépendantiste victorieuse Junts pel Sí.

  • Dolors Bassa

Poursuivie pour « rébellion, sédition, malversation, abus de pouvoir et désobéissance », interpellée et placée en détention provisoire, Dolors Bassa était la ministre du travail du gouvernement Puigdemont. Elle a été élue députée de Gérone en 2015, avec la coalition Junts pel Sí.

  • Josep Rull

L’ancien ministre régional du territoire, Josep Rull (à gauche). / LLUIS GENE / AFP

Ancien ministre du territoire du gouvernement Puigdemont, Josep Rull, 49 ans, a commencé sa carrière de parlementaire en 1997, avec Convergence et Union, puis la coalition indépendantiste Junts pel Sí. Il fait partie des huit anciens ministres en détention provisoire.

  • Carles Mundó

Le ministre de la justice catalan, carles Mundo (à droite). / LLUIS GENE / AFP

Ancien ministre de la justice du gouvernement catalan, Carles Mundó est toujours en détention provisoire. Avocat de profession, l’homme de 41 ans a déjà une longue expérience de la politique.

En juillet 2016, il a fermement défendu le projet de référendum d’indépendance, dans une interview à El Pais : « Le gouvernement catalan est venu aux élections avec ce programme et remplit son engagement. »

  • Jordi Turull

L’ancien ministre de l’intérieur, Joaquim Forn, aux côtés de Carles Puigdemont. / PAU BARRENA / AFP

L’ancien porte-parole du gouvernement catalan, Jordi Turull, avait été nommé en juillet, lors d’un remaniement qui annonçait le référendum du 1er octobre. Cet avocat de profession, ancien porte-parole du parti nationaliste catalan Convergence et Union, était jusqu’à son entrée au gouvernement le président du groupe parlementaire de la coalition indépendantiste Junts pel Sí, depuis la victoire de cette formation aux élections régionales de 2015.

  • Joaquim Forn

L’ancienne tête des Mossos d’Esquadra, Joaquim Forn. / GABRIEL BOUYS / AFP

Entré au gouvernement à l’issue du remaniement de l’été, Joaquim Forn était le ministre des affaires intérieures à la Généralité de Catalogne, et donc à la tête des Mossos d’Esquadra, la police régionale. Comme sept autres conseillers destitués, il a été placé en détention provisoire.

  • Santi Vila

L’ancien ministre de l’entreprise catalan, Santi Vila. / JAVIER BARBANCHO / REUTERS

L’ancien ministre régional de l’entreprise est le seul membre du gouvernement destitué à avoir été relâché après son placement en détention par la justice espagnole. Il avait démissionné de l’exécutif catalan avant le vote de la déclaration unilatérale d’indépendance. Il est également le seul à avoir répondu aux questions de la juge de l’Audience nationale.

Parlementaire de 2006 à 2013, il avait été élu au sein de la formation nationaliste Convergence et Union.