Les écoles de commerce proposent un enseignement pluridisciplinaire dans lequel le commerce passe souvent au second plan. / Boris Séméniako

Du marketing à la finance, de la comptabilité à la stratégie, la liste des matières enseignées dans les écoles de commerce est longue. D’autant qu’elle ne cesse de s’enrichir avec, ici ou là, des cours de géopolitique, de droit des affaires, d’éthique… Pourtant une discipline, paradoxalement, manque le plus souvent à l’appel : le commerce. Les écoles laissent aux IUT et autres « écoles de vente » la mission de former des « commerciaux », profession pourtant largement pourvoyeuse d’emplois, pour se consacrer à la formation des « manageurs », jugée plus prestigieuse.

Quelques institutions font cependant exception. Ainsi, EM Normandie organise chaque année un « concours de négociations » à l’échelle nationale. On peut citer aussi l’EDC, l’Iscid-Co (Institut supérieur de commerce international de Dunkerque Côte d’Opale)… A Neoma, « le commerce reste présent dans les business schools, mais il est intégré à d’autres cours, notamment de marketing », précise Delphine Manceau, directrice générale de cette école, qui propose un bachelor consacré au ­management de la distribution, avec un focus sur l’impact du ­numérique et l’arrivée de nouveaux acteurs comme Amazon.

De futurs manageurs tout terrain

« Nous formons des généralistes du management, confirme Didier Jourdan, directeur de Montpellier Business School. Des manageurs à l’aise partout, c’est-à-dire dans tous les secteurs d’activité, et dans le monde entier. Pour leur permettre d’évoluer dans ces contextes très divers, nous devons les doter de compétences multiples. C’est pourquoi nos programmes sont très pluridisciplinaires. »

A la sortie, les diplômés pourront encadrer une équipe ou piloter un projet dans n’importe quel pays ou métier – la sidérurgie ou les cosmétiques, l’édition ou la banque… « Nos diplômés sont des leaders du changement à l’échelle globale, affirme Alice Guilhon, directrice de Skema Business School. Ils doivent être capables de saisir en direct les grandes mutations : la transformation numérique, les questions environnementales, l’entrepreneuriat, l’économie sociale… »

La polyvalence peut faire passer les jeunes diplômés pour des touche-à-tout sans expertise

La dimension internationale est donc une priorité. D’autant qu’elle ouvre aux diplômés des débouchés partout dans le monde. Les écoles jouent cette carte à fond, multipliant enseignements en anglais, partenariats internationaux et création de campus à l’étranger. Kedge s’est ainsi implantée en Chine et en Afrique, EM Normandie à ­Oxford et Dublin, l’Essca en Chine et en Hongrie, l’Edhec et l’Essec à Singapour, l’ESC Troyes en Afrique… L’exemple le plus marquant de cette stratégie est celui de Skema, qui dispose de campus en Chine (à Suzhou), aux Etats-Unis (à Raleigh, en Caroline du Nord) et au Brésil (à Belo Horizonte) – et projette également de s’implanter en Inde ou en Russie.

Savoir-être et leadership

Delphine Manceau, de son côté, met l’accent sur « l’agilité » nécessaire des diplômés : « Les métiers de demain seront très différents de ceux d’aujourd’hui. Nos élèves doivent donc, en sus des disciplines classiques, apprendre à apprendre, à se connaître, à piloter leur carrière, à rebondir… » Mais si cette polyvalence est un atout pour les diplômés, elle a aussi son revers : ils risquent d’apparaître comme des touche-à-tout sans réelle expertise.

Autre conséquence, la formation dans les business schools accorde une place accrue au comportement, au savoir-être, au leadership. Autant d’aspects de la personnalité qui nécessitent du coaching, de l’accompagnement individuel, du travail sur le projet de carrière… Ce volet de l’enseignement, très présent dans les MBA, se développe de plus en plus aujourd’hui dans les cursus initiaux. Inconvénient : tout cela coûte cher, poussant ainsi à la hausse des formations, et donc des frais de scolarité. Mais c’est un autre sujet.

Participez au Salon des grandes écoles « Le Monde », samedi 11 et dimanche 12 novembre

Ecoles d’ingénieurs et de commerce, avec ou sans prépa, Sciences Po et les IEP, grandes écoles spécialisées et filières universitaires comme les IAE… Cent quatre-vingt-cinq établissements d’enseignement supérieur seront présents au Salon des grandes écoles du Monde, samedi 11 et dimanche 12 novembre, aux Docks (Paris 13e). Les lycéens de première, de terminale, les élèves de classes préparatoires, les étudiants bac + 2 et bac + 3 pourront y rencontrer des responsables de formations et des étudiants.

Une vingtaine de conférences animées par des journalistes du Monde, ainsi que des séances de coaching sont également au programme. Ainsi, un chatbot surnommé « Arsene » facilitera cette année les inscriptions et permettra de poser des questions pendant l’événement.

Entrée libre, informations et préinscription (recommandée) sur www.salon-grandes-ecoles.com