Le siège du groupe Agrokor à Zagreb, en Croatie, en mars 2017. / - / AFP

Soupçonné de malversations et visé par un mandat d’arrêt délivré par les autorités de son pays, le propriétaire en fuite du grand groupe agroalimentaire Agrokor, le Croate Ivica Todoric, a été arrêté à Londres mardi 7 novembre.

Il devrait comparaître devant la justice dans la journée, a fait savoir Scotland Yard dans un communiqué.

Symbole du capitalisme croate, le conglomérat a accumulé les dettes, notamment auprès de banques russes. Selon un rapport publié la semaine passée, Agrokor affiche des pertes s’élevant à 1,5 milliard d’euros pour 2016.

M. Todoric est soupçonné de malversations, d’abus de confiance, de faux, et de ne pas avoir tenu les registres financiers de son entreprise à jour. La justice croate avait délivré un mandat d’arrêt il y a seize jours à la suite d’une perquisition au domicile de M. Todoric à Zagreb.

Premier employeur des Balkans

Quatorze autres personnes, dont ses deux fils et d’anciens responsables de la société, sont également dans le collimateur de la justice croate.

Le groupe, plus gros employeur des Balkans, emploie directement dans le sud-est de l’Europe 60 000 personnes, dont les deux tiers en Croatie. Il faut y ajouter les emplois induits, notamment de producteurs agricoles.

L’Etat a pris le contrôle d’Agrokor pour tenter d’éviter un effondrement du groupe, dont le chiffre d’affaires (6,7 milliards d’euros en 2016) représente environ 15 % du produit intérieur brut de la Croatie, dernier pays à avoir rejoint l’Union européenne.