Le ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, le 2 novembre à l’Elysée. / LUDOVIC MARIN / AFP

La réduction de la part du nucléaire en France va prendre plus de temps que prévu. Alors que la loi de 2015 sur la transition énergétique prévoit de ramener de 75 % à 50 % d’ici à 2025 la part de l’atome dans la production d’électricité française, le ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, a affirmé mardi 7 novembre qu’il sera « difficile » d’atteindre un tel objectif. « Sauf à relancer la production d’électricité à base d’énergies fossiles », a-t-il prévenu à l’issue du conseil des ministres.

« Le gouvernement a réaffirmé très clairement son souhait d’atteindre au plus vite l’objectif de 50% de la part du nucléaire mais évidemment sans sacrifier ou rogner nos objectifs sur le changement climatique »

Nicolas Hulot avait pourtant évoqué cet été la possible fermeture de « jusqu’à dix-sept » réacteurs nucléaires dans le pays pour permettre la transition énergétique à l’horizon 2025. Mais le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE a souligné, mardi, la « difficulté » à atteindre l’objectif de 50 % en 2025 pour respecter l’objectif de baisse des émissions de CO2.

Fessenheim fermé « dans le quinquennat »

« L’atteinte de l’objectif des 50 % de nucléaire dans la production d’électricité en 2025 conduit systématiquement à une augmentation des émissions de CO2 du système électrique français », en raison d’une utilisation accrue des centrales à gaz, a souligné RTE dans son bilan prévisionnel.

Selon les calculs de l’entreprise, pour baisser la part du nucléaire dans la production d’électricité française à 50 % dans ce délai, il faudrait fermer 24 réacteurs nucléaires d’une capacité de 900 mégawatts, en parallèle d’un fort développement des énergies renouvelables.

Ce scénario implique aussi que la fermeture des centrales à charbon, très polluantes, devrait être repoussée au-delà de 2025. Or, dans son plan climat annoncé en juillet, le gouvernement a prévu de mettre fin à la production électrique à partir du charbon d’ici à 2022. Il suppose en outre la construction d’un « nombre significatif » de nouvelles centrales au gaz.

Dans ses annonces, mardi, M. Hulot a toutefois affirmé que la centrale nucléaire de Fessenheim « sera fermée dans le quiquennat ».