Des agents du FBI recherchent des indices à l’entrée de la First baptiste church, l’église de Sutherland Springs, au Texas, dans laquelle Devin Patrick Kelley a tué et blessés de nombreuses personnes, dimanche 5 novembre. | MARK RALSTON / AFP

Le profil de l’homme qui a tué vingt-six personnes et blessé vingt autres, dimanche 5 novembre, dans une église de Sutherland Springs, au Texas, et les informations sur ses motivations se font plus précises. Elles viennent confirmer de précédentes informations révélées par la presse américaine, et balayent un certain nombre de rumeurs qui avaient circulé sur Internet.

  • Son identité

Le meurtrier est un « jeune homme blanc » âgé de 26 ans, du nom de Devin Patrick Kelley. Il résidait à New Braunfels, une ville située à une cinquantaine de kilomètres de Sutherland Springs, dans l’Etat du Texas, où se trouve l’église dans laquelle il a commis la tuerie.

  • Militaire violent et dégradé

M. Kelley est décrit par ceux qui l’ont croisé comme un homme inquiétant, à la vie personnelle ratée. Ancien caporal de l’US Air Force, il avait été renvoyé de l’armée pour des violences conjugales : alors qu’il était affecté, depuis 2010, à la base militaire aérienne Holloman, au Nouveau Mexique, une cour martiale le condamne à douze mois de prison en 2012 pour violence contre son épouse et l’enfant de cette dernière. Détenu à la prison militaire de Miramar, en Californie, il avait été libéré en 2014.

Selon le New York Times, M. Kelley avait à plusieurs reprises « frappé, donné des coups de pieds et étranglé sa première épouse, quelques mois seulement après leur mariage ». Le journal américain, qui se réfère au rapport de l’US Air Force, précise également que l’homme avait frappé son beau-fils à la tête avec une force telle qu’elle aurait pu « causer sa mort ou le blesser gravement ».

Devant les juges de la cour martiale, M. Kelley avait plaidé coupable de ces deux actes, mais non coupable d’avoir pointé des armes à feu chargées en direction de sa femme et de l’enfant à deux reprises, en janvier et avril 2012.

A la suite de sa condamnation, en 2012, M. Kelley avait été dégradé au grade de simple soldat, fait prisonnier, avant d’être chassé de l’armée. Le Pentagone a reconnu, lundi 6 novembre, que l’armée de l’air américaine avait omis d’informer le FBI de la condamnation pour violences conjugales de Devin Patrick Kelley. Une démarche pourtant obligatoire.

Selon la loi fédérale, il n’avait pas le droit d’acheter ni de posséder une arme à feu après sa condamnation, a précisé, lundi, une porte-parole de l’armée de l’air, précisant qu’une enquête avait été ouverte pour voir si d’autres condamnations avaient pu passer au travers du système.

  • Accès de violences, actes de cruauté et agressions

Sur Facebook, M. Kelley avait pour cible la religion, l’Eglise, les croyants. Plusieurs de ses anciens camarades de classe ont relaté avoir pris leurs distances avec ce militant athée, au comportement hostile et aux fréquents accès de violence. Le New York Times, rapporte que d’anciens amis l’ont supprimé de leurs « amis » sur Facebook, ses publications sur le réseau social devenant de plus en plus sombres.

Dans les années qui ont suivi sa condamnation, Devin Patrick Kelley n’a pas gagné en stabilité. La chaîne américaine CNN rapporte que le jeune homme a été arrêté en août 2014 pour acte de cruauté envers un animal. Un témoin dit l’avoir vu donner un coup de poing à un chien et l’avoir traîné par la nuque.

Dans les années précédentes, l’homme s’était plusieurs fois retrouvé confronté aux autorités de son comté. Toujours selon le New York Times, il avait fait l’objet une première fois en 2013 d’une enquête pour agression sexuelle et viol, les charges n’avaient alors pas été retenues.

Moins d’un an plus tard, les autorités avaient été alertées après un texto envoyées par sa petite amie d’alors, à une proche, disant qu’elle était maltraitée. Les autorités ont répondu plus tard qu’il s’agissait d’un « malentendu, et un drame d’adolescents ». Deux mois après, M. Kelley épousait sa petite amie.

  • Un différend familial pourrait être à l’origine du crime

Les derniers éléments concernant le profil du tueur laissent entrevoir qu’un différend familial qui pourrait être à l’origine du geste de M. Kelley, selon Freeman Martin, un responsable des forces de l’ordre texanes.

La mère de la dernière femme de M. Kelley était une fidèle de la First baptist church, l’église qu’il a prise pour cible. Elle n’était cependant pas présente dimanche 5 novembre. M. Martin a expliqué que le tireur avait envoyé « un texto menaçant » à sa belle-mère, sans vouloir développer. Selon CNN, qui cite plusieurs amis de la famille, la grand-mère de la femme du tireur a été abattue dans l’église.

  • Kelley s’est suicidé après son crime, selon les autorités

Juste après la tuerie, le shérif a rapporté que Devin Patrick Kelley avait été pris à partie par Stephen Willeford, un voisin, armé, qui a tiré et l’a blessé, malgré son gilet pare-balles. M. Willeford a demandé de l’aide à un conducteur qui passait par là, et les deux hommes se sont lancés à sa poursuite pendant une quinzaine de kilomètres, avant que M. Kelley ne perde le contrôle de son véhicule.

« Il y a eu des échanges de coups de feu, je pense, pendant qu’ils étaient sur la route, puis il y a eu un accident. Nous pensons qu’il avait à ce moment-là une blessure par balle qu’il s’est infligée lui-même », a dit le shérif Joe Tackitt à la chaîne CBS. Le tueur disposait de trois armes, dont l’une a été retrouvée dans l’église, mais il n’avait pas de permis de port d’arme.

Etats-Unis : tuerie dans une église texane
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