« Mario + Lapins crétins », en collaboration avec Nintendo, a porté les ventes d’Ubisoft ce trimestre. / Ubisoft

Ubisoft a la baraka. Sous la menace depuis octobre 2015 d’une OPA hostile de Vivendi, le plus grand éditeur français de jeux vidéo enchaîne les résultats positifs. Dans une communication mardi 7 novembre sur son bilan financier de milieu d’année fiscale, la société gérée par Yves Guillemot a annoncé un chiffre d’affaires en hausse de 65,7 %, à 466,2 millions d’euros, près du double d’il y a un an, et un second trimestre supérieur de 74,2 millions aux attentes.

Ces résultats très positifs ont notamment été portés par Mario + Lapins crétins : Kingdom Battle, la première collaboration entre Nintendo et Ubisoft, sorti en août sur Switch et récemment élu meilleur jeu français de l’année aux Ping Awards. La Switch représente pas moins de 19 % des revenus de l’entreprise sur la période. Seul bémol, la société, qui multiplie les investissements, affiche une trésorerie dans le rouge (186 millions d’euros de dette contre 37,7 millions d’avoirs il y a un an).

Réussite du modèle du « jeu comme service »

L’éditeur, établi à Montreuil, retire également les bénéfices du modèle économique développé depuis plusieurs années, incarné par The Division en 2016 : des licences originales, fortement axées sur le jeu à plusieurs en ligne et la rétention des joueurs. Parmi ceux-ci, Ghost Recon Wildlands, développé à Paris, est resté plusieurs mois en tête des ventes aux Etats-Unis, tandis que Rainbow Six, sorti à la fin de 2015, s’est installé dans la longueur et compte 25 millions d’utilisateurs.

Ubisoft relève notamment une très forte accélération des revenus du dématérialisé (+ 69,1 %) et notamment de ce qu’il baptise les « investissements récurrents des joueurs » (player recurrent investissment, PRI), l’ensemble des revenus tirés du contenu additionnel payant, des abonnements, des microtransactions ou encore de la publicité. Comme le relève l’analyste Daniel Ahmad sur Twitter, en dématérialisé, Ubisoft génère désormais plus d’argent par les services intégrés que par la vente de jeux eux-mêmes.

Autre bonne nouvelle pour l’éditeur, l’épisode égyptien de sa plus célèbre série, Assassin’s Creed Origins, sorti le 29 octobre, s’est deux fois mieux vendu que son prédécesseur victorien de 2015, Assassin’s Creed Syndicate, sur ses dix premiers jours de commercialisation.