Après quatre années de stabilité, le prix du paquet de cigarettes augmentera en moyenne de 30 centimes dès lundi 13 novembre, les cigarettiers ayant répercuté la hausse des taxes décidée par le gouvernement pour réduire la consommation de tabac.

Le prix du paquet de Marlboro, le plus vendu, passe ainsi de 7 euros à 7,30 euros, le prix du paquet de Camel, de 6,90 euros à 7,20 euros, celui de Lucky Strike, de 6,50 euros à 6,80 euros, celui de Winston ou de News passe de 6,50 euros à 7 euros, selon un arrêté publié mercredi au Journal officiel par le ministère de l’action et des comptes publics.

Cette hausse est la conséquence de l’augmentation du minimum de perception annoncée par le gouvernement en septembre, faisant passer le prix plancher du paquet de cigarettes de 6,61 euros à 7,33 euros. L’augmentation de la fiscalité sur les paquets de cigarettes et de tabac à rouler les moins chers permet de pousser les fabricants à relever les prix de vente ou à réduire leurs marges.

Dans un communiqué commun, les douanes et le ministère de la santé précisent que « le prix moyen du paquet de vingt cigarettes progresse de 35 centimes. Près de quatre paquets de vingt cigarettes sur cinq auront un prix égal ou supérieur à 7 euros et les prix homologués des paquets de vingt cigarettes s’établissent de 6,70 euros à 8,10 euros. »

« Une première étape »

« Une première étape vient d’être franchie » pour atteindre l’objectif du paquet de vingt cigarettes à 10 euros en novembre 2020, se félicitent-ils. « Un bon départ avant la plus forte augmentation de mars, qui va commencer à rendre le tabac ruineux », juge le pneumologue Bertrand Dautzenberg, investi dans la lutte contre le tabagisme.

Une nouvelle augmentation de 1 euro est effectivement prévue en mars 2018. A terme, le prix du paquet de cigarettes doit augmenter six fois d’ici à la fin de 2020, pour atteindre 10 euros, selon la ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui a décidé d’étaler ces hausses pour permettre aux fumeurs « de se préparer, de trouver les moyens d’arrêter », disait-elle en septembre.

En France, rappelait-elle encore récemment, 29 % de la population fume, tandis que dans les pays déjà passés par de fortes hausses du prix du tabac, comme la Grande-Bretagne, cette proportion est inférieure à 20 %.

La dernière hausse significative des prix du tabac remontait à janvier 2014, date à laquelle le paquet de cigarettes avait augmenté d’environ 20 centimes.

En France, ce sont les industriels du tabac qui fixent les prix de vente, mais l’Etat peut inciter à des augmentations en faisant varier les taxes, qui représentent plus de 80 % du prix. Le tabac rapporte à l’Etat environ 14 milliards d’euros par an, et est responsable de la mort prématurée de « plus de soixante-quinze mille personnes » chaque année, selon le rapport 2017 de référence sur la santé des Français.