Il fallait un staff aguerri d’ingénieurs de haut niveau pour étayer la détermination quasi guerrière du nouveau ministre d’Etat et ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, annonçant dès le mois de juillet qu’il visait « la fin de la vente des voitures à essence et diesel d’ici à 2040 ». Entre autre révolution écologique à venir.

La nomination le 9 octobre de Dominique Gombert à la tête du cabinet de Brune ­Poirson, secrétaire d’Etat auprès de Nicolas Hulot, confirme une pratique bien établie à l’hôtel de Roquelaure, siège du ministère de la transition écologique et solidaire (MTES) à Paris : le recours aux ingénieurs pour structurer les équipes ministérielles. Jusqu’au sommet de la hiérarchie en la personne d’Elisabeth Borne, X-Ponts nommée à la tête du ministère des transports.

Dominique Gombert, passé par le corps des Mines, va croiser à Roquelaure un ancien élève de Polytechnique, ingénieur en chef des Ponts et diplômé du Massachusetts ­Institute of Technology (MIT), Martin ­Guespereau, désigné en juillet « dir’cab » de Sébastien Lecornu, l’autre secrétaire d’Etat du ministre. Un peu plus tôt cet été, c’est ­Xavier Ploquin, X-Mines, qui a rejoint le cabinet de Nicolas Hulot en qualité de conseiller énergie, industrie et innovation.

« Dénouer la complexité »

Face aux questions environnementales de plus en plus prégnantes dans le débat public, les ingénieurs qui gravitent dans la sphère du MTES sont bien placés « pour appréhender les dossiers complexes, par exemple la qualité de l’air ou le réchauffement climatique. Ils sont la cheville ouvrière du ministre », affirme Diane Szynkier, conseillère sûreté nucléaire, risques technologiques, économie circulaire et déchets, santé-environnement, entre 2012 et 2014, au ministère de l’écologie, elle-même diplômée de Polytechnique et de l’Ecole des ponts.

Aujourd’hui directrice de la plate-forme industrielle courrier de Paris Nord-Gonesse, elle se rappelle le dialogue nourri avec les ONG, les lobbys et les équipes des autres ministères lors des réunions interministérielles fréquemment convoquées par l’exécutif. « Nous sommes là pour dénouer la complexité autour du ministre, résume un membre du cabinet de Nicolas Hulot. Le ministère de l’écologie est un ministère d’ingénieurs, puisque les secteurs de l’énergie, de l’eau, de la construction ou des transports font partie de ses champs de compétence. »

Parmi les filières historiques, l‘Ecole des mines constitue un vivier important pour les questions industrielles. L’Ecole des ponts forme surtout à la prise de responsabilité dans le domaine des transports et de l’aménagement du territoire. Mais cette dichotomie s’atténue. « Il y a vingt ans, un diplômé des ­Mines avait pour première affectation un poste de responsable de l’industrie dans une Drire [direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement]. Avec la multiplication des start-up et la montée en puissance des énergies renouvelables, le champ est plus ouvert aujourd’hui », explique un ingénieur exerçant dans la fonction publique.

Participez au Salon des grandes écoles « Le Monde », samedi 11 et dimanche 12 novembre

Ecoles d’ingénieurs et de commerce, avec ou sans prépa, Sciences Po et les IEP, grandes écoles spécialisées et filières universitaires comme les IAE… Cent quatre-vingt-cinq établissements d’enseignement supérieur seront présents au Salon des grandes écoles du Monde, samedi 11 et dimanche 12 novembre, aux Docks (Paris 13e). Les lycéens de première, de terminale, les élèves de classes préparatoires, les étudiants bac + 2 et bac + 3 pourront y rencontrer des responsables de formations et des élèves des différents établissements.

Une vingtaine de conférences animées par des journalistes du Monde, ainsi que des séances de coaching sont également au programme. Ainsi, un chatbot surnommé « Arsene » facilitera cette année les inscriptions et permettra de poser des questions pendant l’événement.

Entrée libre, informations et préinscription (recommandée) sur www.salon-grandes-ecoles.com