L’ancienne ministre française Audrey Azoulay, nouvelle directrice de l’Unesco, le 10 novembre 2017 à Paris. / PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

Au terme d’un vote, vendredi 10 novembre, l’ex-ministre de la culture française Audrey Azoulay a été officiellement désignée à la tête de l’institution onusienne, minée par les conflits internes et les difficultés financières.

La nouvelle directrice générale de l’Unesco a laissé la « porte ouverte » au dialogue avec les Etats membres qui ont l’intention de quitter l’organisation, à même de convaincre les candidats au départ de revenir sur leur décision. Les Etats-Unis et Israël ont en effet annoncé leur départ le mois dernier, accusant l’organisation de discrimination anti-israélienne.

Difficultés politiques et financières

Au siège de l’institution, à Paris, Mme Azoulay a déclaré « très important » que l’Unesco « continue à travailler avec les sociétés civiles » de ces Etats. « L’Histoire nous a montré que quitter ce genre d’organisation, quitter la table de la conversation mondiale pouvait mener à des catastrophes », a-t-elle expliqué.

Audrey Azoulay est la deuxième femme à diriger l’organisation, après la Bulgare Irina Bokova, à qui elle succède. Sa première tâche sera de restaurer l’autorité d’une institution devenue peu audible en dehors de son classement des sites remarquables au patrimoine mondial.

« Les difficultés que connaît l’Unesco sont des difficultés politiques et financières mais pas des difficultés stratégiques », a affirmé la nouvelle directrice de l’Unesco :

« Se détourner des sujets de fond que sont l’éducation, les sciences, la culture, la défense des libertés dans un cadre multilatéral serait une perte pour les Etats qui s’en détournent et une perte aussi pour l’organisation. »

Plus gros contributeur, les Etats-Unis ont décidé en 2011 de suspendre leur cotisation — 80 millions de dollars par an (67 millions d’euros), soit près d’un quart du budget — après l’admission de la Palestine comme Etat membre de plein droit. Depuis, l’Unesco a dû réduire certains programmes, geler les embauches et faire appel aux contributions volontaires.