Après un gel de ses crédits pendant quatre ans, l’Elysée verra son budget augmenter de 3 % en 2018. Les députés ont voté, vendredi 10 novembre, une hausse de 3 millions d’euros de l’enveloppe allouée à la présidence de la République en raison de « l’urgence d’assurer la sécurité du [chef de l’Etat] et d’améliorer la sécurité des systèmes informatiques », a expliqué Marie-Christine Dalloz (Les Républicains), qui représentait le rapporteur de ce budget, le député (Les Constructifs) Philippe Vigier.

Dans son rapport, M. Vigier juge cette augmentation « justifiée » par « la hausse des dépenses de sécurité des personnes et des biens (…), la nécessité de sécuriser davantage les systèmes d’infrastructures informatiques et de télécommunication » et « par l’installation dans le palais de l’Elysée de la nouvelle structure de pilotage du renseignement » à savoir la « Task Force » antiterroriste.

« Petite polémique politicienne »

Dans l’hémicycle, plusieurs députés ont dénoncé cette hausse, jugée « très regrettable à l’heure où l’on demande tant d’efforts aux Français » par Christine Pirès-Beaune du groupe Nouvelle gauche (ex-socialiste). « Compte tenu de la menace terroriste je ne remets pas en cause la nécessité de renforcer la sécurité mais pourquoi n’est-elle pas financée en interne par la baisse d’autres crédits ? » a-t-elle poursuivi. « L’austérité en 2018 n’est ni pour les riches ni pour le président de la République », a lancé pour sa part, Sabine Rubin (La France insoumise).

« Dans le nouveau monde (…), on constate que chez “Jupiter” on ne s’applique pas les règles que l’on veut appliquer au reste de la République » a lancé Patrick Hetzel (Les Républicains). « Il y a un minimum d’exemplarité à avoir, il serait souhaitable que le budget de la présidence n’augmente pas » a-t-il ajouté. Christophe Castaner, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement lui a reproché de « chercher une petite polémique politicienne » sur ces questions ajoutant : « La République française a besoin d’être défendue et garantir cela devrait être la volonté de chacun. »

Dans son rapport, M. Vigier avait, en outre, relevé que les années précédentes un autre parlementaire, issu des rangs du parti Les Républicains, Marc Le Fur, avait jugé que les efforts d’économies avaient atteint leurs « limites », car « certains investissements et certaines dépenses de personnel en matière de sécurité, dans un contexte de menace toujours aussi élevée, ne peuvent plus être différés ». Le budget de l’Elysée restera par ailleurs en deçà de l’enveloppe allouée à la présidence en 2012, qui était de 109 millions d’euros.