L’ancien directeur de l’Alliance française à Irkoutsk lors d’une conférence de presse à Nantes le 10 novembre 2017. / LOIC VENANCE / AFP

En fuite après avoir été condamné par la justice russe, Yoann Barbereau, ancien directeur de l’Alliance française d’Irkoutsk, en Sibérie, demande à être blanchi. « J’attends d’être lavé de toute accusation et de toute condamnation et de retrouver une liberté de mouvement totale », a-t-il déclaré vendredi 10 novembre, au cours d’une conférence de presse à Nantes.

Le fugitif a été condamné par contumace en décembre 2016 à quinze ans de camp à régime sévère en Russie pour des actes sexuels sur sa fille, ce qu’il a toujours nié. Il affirme avoir été la victime d’un complot, avec preuves fabriquées.

Défaut de protection

Son avocat, Olivier Arnod, a précisé qu’il souhaitait que son dossier soit transmis à la justice française. Celle-ci « ne pourra que constater l’inanité des charges et prononcer un non-lieu », a affirmé Me Arnod.

M. Barbereau a en outre l’intention de porter plainte auprès du parquet de Paris pour « les violences qu’il a subies » lors de son arrestation en février 2015 à Irkoutsk, pour le « piratage » de son ordinateur, « extorsions » et « atteinte à la vie privée », en raison de la diffusion de photos privées sur Internet.

Il a aussi demandé, précise son avocat, que « la diplomatie prenne acte qu’elle n’a pas su protéger un agent du ministère des affaires étrangères et prenne des dispositions pour indemniser ce qu’a subi Yoann » Barbereau. Le ministère des affaires étrangères français a réfuté toute inertie, soulignant avoir « régulièrement évoqué [la] situation [de M. Barbereau] avec les autorités russes » et avoir informé son entourage des actions entreprises.

Depuis sa fuite, en septembre 2016, M. Barbereau était hébergé à l’ambassade de France à Moscou, qu’il a quittée il y a quelques jours pour rejoindre la France « par ses propres moyens ».

La diplomatie russe a réagi vendredi par un communiqué :

« Yoann Barbereau a déclaré ouvertement qu’il avait quitté illégalement la Russie et c’est aussi un délit passible de poursuites criminelles. Les autorités russes vont prendre toutes les mesures nécessaires pour engager des poursuites à l’encontre de M. Barbereau. »

Mais celui-ci n’évoque pas les affirmations de l’ancien directeur de l’Alliance française selon lesquelles il s’était réfugié pendant un an à l’ambassade de France à Moscou.