Quatre jours après une opération antiterroriste simultanée en France et en Suisse, huit hommes, qui avaient été interpellés, ont été mis en examen, samedi 11 novembre pour « association de malfaiteurs terroristes criminelle », a affirmé une source judiciaire à l’Agence France-Presse (AFP).

Sept d’entre eux ont été placés en détention provisoire et le huitième a été placé sous contrôle judiciaire par un juge antiterroriste, conformément aux réquisitions du parquet. Parmi ces huit suspects figurent un Suisse de 27 ans, décrit par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, comme un « prétendu imam » qui aurait endoctriné les autres, un ancien militaire de 65 ans converti à l’islam et deux frères suivis pour radicalisation.

L’opération, menée mardi en France par la sous-direction antiterroriste (SDAT) en co-saisine avec la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), est intervenue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en France, le 19 juillet, et d’une procédure pénale ouverte en Suisse en juin 2016.

« Des propos extrêmement violents »

Les investigations ont mis en évidence l’existence d’un groupe d’individus dont certains se sont dits explicitement partisans de l’organisation Etat islamique (EI). Tous souhaitaient commettre une action violente en France.

Les nombreux et inquiétants échanges qu’ils avaient sur la messagerie cryptée Telegram n’ont toutefois pas permis, à ce stade, de caractériser l’existence d’un projet abouti et d’un passage à l’acte planifié.

Ces individus « tenaient des propos extrêmement violents », a affirmé vendredi le procureur de Paris, François Molins, sur Franceinfo. Il a évoqué « un passage à l’acte dans les mois [à venir] en France avec des cibles, par contre, qui étaient plutôt indéterminées ».