Marcel Hirscher, ici en janvier 2017 à Garmisch-Panterkirchen (Allemagne), sera présent pour la reprise de la Coupe du monde de ski alpin. / MARCO TACCA / AP

Marcel Hirscher n’aura finalement pas laissé le temps à ses adversaires de prendre les devants au classement général de la Coupe du monde de ski alpin. Après s’être fracturé la maléole à l’entraînement en août, l’Autrichien n’était pas attendu sur les pistes avant le mois de décembre.

C’était mal connaître le meilleur skieur de sa génération. D’un message succinct mais déterminé, publié à 48 heures de la première course de la saison, il a donné rendez-vous à ses adversaires dimanche 12 novembre, au slalom de Levi (Finlande).

Certains espéraient profiter de la convalescence de Hirscher pour prendre la tête d’une compétition sur laquelle il règne sans partage depuis six ans. Las, la météo – à l’origine de l’annulation du géant inaugural du 29 octobre à Sölden (Autriche) – et la récupération expresse du vainqueur 2016 du slalom de Lévi en auront décidé autrement.

Priorité aux Jeux olympiques

Annoncé comme le favori par Marcel Hirscher lui-même, Alexis Pinturault a toujours refusé de capitaliser sur une possible absence de l’Autrichien. « Ça ne change absolument rien, a opposé le skieur de Courchevel à l’AFP. Sa blessure n’est pas grave. Je m’en réjouis, car je préfère qu’il soit là plutôt que sur le banc de touche. Il a suffisamment de capacités pour être bon sur l’ensemble de la saison. »

Onzième en 2016 dans la station finlandaise, à près de deux secondes du vainqueur, Alexis Pinturault espère briller à nouveau cette saison en slalom. Le Français ne s’est plus imposé dans l’épreuve des piquets serrés depuis quatre ans. Un sérieux handicap pour celui qui rêve de dominer le classement général.

Le tricolore a pourtant prévenu qu’il ne se focaliserait pas sur la Coupe du monde, de peur de passer au travers lors des Jeux olympiques de février 2018, à Pyongchang (Corée du Sud). Médaillé de bronze en géant en 2014 à Sotchi, le recordman français du nombre de victoires en Coupe du monde (19, devant Jean-Claude Killy) a fait de l’or son premier objectif de l’hiver : « Je ne pourrais pas échanger une médaille d’or pour des victoires en Coupe du monde ».

À quelques mois des JO, Alexis Pinturault envisage également déjà de faire l’impasse sur plusieurs manches mondiales pour arriver frais en Corée du Sud. Le skieur veut à tout prix éviter le passage à vide qui l’avait vu sombrer au cœur de la saison dernière.

Survolant les premières sorties de l’exercice 2016-2017, remportant trois victoires lors des cinq premiers géants, le Savoyard, impuissant lors des mondiaux de Saint-Moritz (Suisse), n’était plus parvenu à monter sur le podium après janvier. Des résultats en dents de scie, sur fond de tensions en équipe de France, qui ont imposé une réorganisation du groupe professionnel au printemps.

« Il n’y a pas qu’Alexis Pinturault dans le groupe »

Rassemblés au sein du même groupe pendant plusieurs saisons, slalomeurs et géantistes auront désormais leur structure dédiée. Une refonte en partie motivée par les résultats et ambitions de Pinturault, spécialiste du géant. « Avec le changement de profil de nos athlètes, nous devions répondre à l’exigence de nos individualités, justifie Fred Perrin, chef du groupe technique de l’équipe de France masculine. Nous avons désormais la possibilité d’assurer un travail individualisé sur certaines périodes. »

Monopolisant attente du public, obligations médiatiques et sollicitations des sponsors, Pinturault bénéficiera d’une prise en charge personnalisée en janvier. Une période chargée en compétitions qu’il a pour habitude de passer en Autriche. Pas question pour autant d’offrir un traitement à la carte au leader tricolore. « Il n’y a pas que lui dans le groupe, tient à préciser Fred Perrin. Alexis n’a pas un fonctionnement privé, il fait partie intégrante de l’équipe des géantistes. Nous sommes maintenant structurés pour répondre à ses exigences. Mais si on gère au cas par cas, on ira dans le mur. »

Accompagné notamment de Jean-Baptiste Grange, Julien Lizeroux et Victor Muffat-Jeandet, le quatrième de la dernière Coupe du monde tentera d’apporter au nouveau groupe « géant et polyvalents » son premier podium, dimanche, à Levi. Si la météo le permet.