LES CHOIX DE LA MATINALE

Le mois de novembre va offrir de beaux moments aux amateurs de jazz. Et les fans du pianiste Evgeny Kissin seront comblés : il fera un récital mardi au Théâtre des Champs-Elysées.

TROIS FESTIVALS :

  • Le Blue Note Festival, à Paris, du 14 au 20 novembre

Affiche du Blue Note Festival, à Paris. / DR

Quatre salles de concert parisiennes, le Flow, le New Morning, l’Elysée-Montmartre et la Salle Pleyel, recevront, du 14 au 20 novembre, les musiciennes et musiciens au programme du Blue Note Festival, du nom de la célèbre compagnie phonographique. Pour ce millésime 2017, le festival, qui ne met pas à son programme que des artistes du catalogue Blue Note, propose deux vedettes susceptibles de remplir la Salle Pleyel, le chanteur Van Morrison (dont est paru récemment un album de reprises Roll With The Punches, sorti chez Exile), le 17 novembre, et la chanteuse Stacey Kent (album récent pour elle aussi, I Know I Dream avec une formation symphonique, chez Okeh), le 19.

La même Salle Pleyel accueillera, le 18 novembre, une soirée Jazz Loves Disney pour retrouver en big band les airs des principaux films de la maison de production. A L’Elysée-Montmartre, le 20, le batteur Tony Allen (album The Source, hommage à Art Blakey, chez Blue Note Records) sera précédé du groupe du saxophoniste Shabaka Hutchings. Par ailleurs, le bassiste Miles Mosley (virtuose très en vue ces derniers temps) sera au New Morning le 14, l’excellent pianiste Eric Legnini au même endroit le 15, ainsi que le batteur Mark Guiliana le 16. Au Flow, des nouveaux venus, Moses Boyd, Rohey (le 15), la trompettiste Yazz Ahmed (le 16), Ruby Rushton (le 17)… Sylvain Siclier

Blue Note Festival, du 14 au 20 novembre. Le Flow, 4 port des Invalides, Paris 7e, 25 € ; Elysée-Montmartre, 72 bd de Rochechouart, Paris 18e, 28,50 € ; New Morning, 7-9 rue des Petites-Ecuries, Paris 10e, de 23,10 € (Miles Mosley) à 25 € ; Salle Pleyel, 252 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e, de 55 € à 170 € pour Van Morrison, de 25 € à 85 € pour Jazz Loves Disney, de 45 € à 80 € pour Stacey Kent.

  • Les Boréales, à Caen et dans plusieurs villes en Normandie, du 16 au 26 novembre

Affiche du festival Les Boréales. / DR

Festival pluridisciplinaire (littérature, spectacles, cinéma, expositions), consacré à la présentation de la vie culturelle des pays nordiques et baltes, Les Boréales, proposé par le Centre régional des lettres de Caen (Calvados), met l’Islande en avant dans la programmation de sa 26e édition, du 16 au 26 novembre. Dans sa partie musique, qui entend couvrir l’ensemble des genres, l’île sera représentée par Asgeir, dès le 17 novembre, à la Comédie de Caen, le pianiste Víkingur Olafsson, le 18, au Théâtre de Caen, Epic Rain, le 19, au Cargo, ou lors d’une soirée, le 25 au Cargo, intitulée Sounds From The Volcano avec le groupe féminin Reykjavíkurdætur et le chanteur Berndsen.

Par ailleurs, le festival recevra notamment le trio du saxophoniste danois le 17, au Camion jazz, à Louvigny, la chanteuse norvégienne Therese Aund (pop-electro) le 20, au Centre chorégraphique national de Caen, le chanteur suédois Jay-Jay Johanson (pop, trip-hop) le 21 au Théâtre de Caen, tandis que ce même 21, les Finlandais du groupe Steve’N’Seagulls (rock, flok, etc.) seront au Big Band Café d’Hérouville-Saint-Clair. Le duo folk-pop Woodentrees, de la Norvégienne Mari Lexander et du Français Benjamin Touchet, sera le 23 à la Maison de l’étudiant de l’université de Caen, le Finlandais multi-instrumentiste Jaakko Eino Kaleviau (pop, électro), le 24 à La Môme, à Caen, le duo des guitaristes suédois Ulf et Eric Wakenius, le 25, au Théâtre de Caen. Enfin l’Orchestre régional de Normandie présentera un programme classique avec des pièces du Norvégien Edvard Grieg, du Finlandais Jean Sibelius et du Suédois Ivar Wirén, le 26, à l’Eglise Notre-Dame-de-La Gloriette, à Caen. S. Si.

Les Boréales, festival pluridisciplinaire à Caen (Calvados) et plusieurs villes en Normandie, du 16 au 26 novembre. Tarifs des concerts, de 5 € à 29 € selon les lieux, entrée libre à certains concerts.

  • Le Monte-Carlo Jazz Festival, du 16 novembre au 2 décembre

Affiche du Monte-Carlo Jazz Festival. / DR

Créé en 2006, le Monte-Carlo Jazz Festival prolonge à l’automne la présence du jazz sur la Côte d’Azur, tradition plutôt estivale, avec en pointe les historiques festivals de Nice et Antibes/Juan-Les-Pins. Le programme du directeur artistique, Jean-René Palacio, pour cette 12e édition, prévue du 16 novembre au 2 décembre, a de l’allure, avec dans la plupart des cas deux concerts par soirée dans la très belle salle de l’Opéra Garnier de Monte-Carlo.

Cela débutera donc avec le claviériste Cory Henry, membre du collectif Snarky Puppy, là avec son groupe The Funk Apostles, puis le bassiste Marcus Miller. Suivront notamment : le 17 novembre, le groupe Gravity Zero du claviériste Laurent Coulondre avant la chanteuse Stacey Kent, accompagnée de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo ; le 25 novembre, le chanteur et oudiste Dhafer Youssef puis un sextette codirigé par le claviériste Chick Corea et le batteur Steve Gadd ; le 30 novembre, le groupe hommage à Django Reinhardt mené par le guitariste Stochelo Rosenberg puis le chanteur Diego el Cigala ; le 1er décembre, une soirée de contrastes avec le groupe électrique du saxophoniste James Carter puis l’interprétation par un nonette dirigé par Benoît Charest de sa musique pour le film Les Triplettes de Belleville. Sont aussi au programme, hors jazz, le groupe Texas et le chanteur Christophe. S. Si.

Monte-Carlo Jazz Festival, Opéra Garnier de Monte Carlo, place du Casino, Principauté de Monaco. Du 16 novembre au 2 décembre. 82,50 € par soirée.

UN RÉCITAL : le pianiste Evgeny Kissin, au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, le 14 novembre

Le pianiste Evgueny Kissin. / DR

Son agenda est aussi serré que les touches sur un clavier : à 46 ans, le pianiste d’origine russe Evgueny Kissin (citoyen britannique en 2002, puis israélien en 2012) a passé toute sa vie devant un piano. Enfant prodige initié par sa mère dès l’âge de 2 ans, élève de la prestigieuse Ecole Gnessine de Moscou à 6 ans, il donnait son premier concert à 10 ans avant de commencer une fulgurante carrière internationale deux ans plus tard. Cet artiste rare, aux moyens techniques hallucinants, est au service d’un art tellement exigeant qu’il peine à s’adapter à la routine des concerts. Il a longtemps été considéré comme une sorte d’autiste, arc-bouté sur ses convictions, muré dans son monde.

Depuis quelques années, il s’est fait moins rare à Paris, où chacun de ses concerts est vécu comme un événement. Il sera seul en scène au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, mardi 14 novembre, pour un récital consacré à Rachmaninov (extraits des Préludes) et Beethoven, à la conquête de cet Everest des pianistes qu’est la fameuse Sonate n°29 op.106, « Hammerklavier », qui ne fait pas encore partie du double CD enregistré pour Deutsche Grammophon publié en août. Marie-Aude Roux

Théâtre des Champs-Elysées, 15 avenue Montaigne, Paris-8e. Tél. : 01-49-52-50-50. Mardi 14 novembre, à 20 heures. De 5 € à 110 €.

UN CONCERT : le pianiste Ahmad Jamal, au Palais des congrès, à Paris, le 14 novembre

Le pianiste Ahmad Jamal, au Palais des congrès de Paris. / DR

Dernier géant de la grande musique afro-américaine, pianiste chéri de Miles Davis, compositeur chanceux, monstre de swing rieur, M. Ahmad Jamal présente, mardi 14 novembre, au Palais des congrès de Paris, sa déclaration d’amour à Marseille. Invités de luxe, Mina Agossi et Abd Al Malik. Invités de vrai luxe, les membres de son quartet permanent, le groupe le plus dingue, le plus « groovy », le plus spontané, le plus… Très franchement, on serait un débutant né à Bayonne, on se ferait un sang d’encre. Pas parce que M. Ahmad Jamal est né à Pittsburgh, Pennsylvanie, en 1930. Mais parce qu’il donne la sagesse d’un prince et la joie d’un fantastique rythmicien en partage. Il a ce sourire craquant, une barbe de hipster bien avant la mode, la vitalité si communicative.

Mardi 7 novembre, M. Ahmad Jamal était en direct le héros de l’émission d’Alex Dutilh « Open Jazz » (France musique, à réécouter en podcast) : fête de l’esprit, fête de la musique, fête de la conversation et de l’intelligence. Au fait, vous en connaissez beaucoup, dans ce vaste monde et tous les mondes habités, des stations de radio qui font de M. Ahmad Jamal, comme France musique, leur invité d’une journée entière ? Si vous saisissez la chance d’aller l’entendre au Palais des congrès, vous comprendrez. Francis Marmande

Palais des congrès, place de la Porte-Maillot, Paris 17e. Mardi 14 novembre, à 20 h 30. De 48,60 € à 143,60 €.

UNE TOURNÉE : Mount Kimbie, du 19 au 28 novembre

Mount Kimbie - You Look Certain (I’m Not So Sure)
Durée : 03:24

Vous aurez beau chercher sur Google Maps, le lieu Mount Kimbie est introuvable. C’est également le cas en musique, le tandem londonien Kai Campos et Dominic Maker aka Mount Kimbie n’a pas d’équivalent. Depuis leur premier album Crooks & Lovers paru en 2010, le discret duo anglais s’est imposé comme une référence du mouvement électro post-dubstep. Après quatre années de silence, leur troisième album, Love What Survives, est sorti début septembre sur le label Warp.

Né d’une correspondance transatlantique – l’un des musiciens vit à Londres l’autre à Los Angeles –, l’album opère une mue étonnante en s’éloignant des sonorités électroniques pour désormais apprivoiser la raideur martiale du post-punk et les rythmes hypnotiques du krautrock, grâce notamment à l’apport de vieux synthétiseurs analogiques (Korg MS-20 et Delta). On retrouve aussi sur l’album quelques collaborateurs familiers, avec James Blake (sur deux titres), ainsi que Micachu et King Krule. Désormais composé de quatre membres sur scène, le collectif actuellement en tournée mondiale convie régulièrement quelques musiciens proches à les rejoindre, tels que Micachu, Brother May et Coby Sey, ainsi que Kelly Lee Owens.

La tournée passera par cinq dates en France : au Cabaret aléatoire à Marseille, le 19 novembre, au Rockstore à Montpellier, le 21 novembre, à l’Atabal de Biarritz, le 24 novembre, au Trianon à Paris, le 25 et au Grand Mix de Tourcoing, le 28. Franck Colombani

Tournée française de Mount Kimbie, informations sur les lieux et prix d’entrée sur le site Internet du groupe Mountkimbie.com.