Vingt-huit ministres des affaires étrangères de l’UE se sont accordés, lundi, sur des mesures visant à sanctionner le régime autoritaire de Nicolas Maduro. / PATRICK HERTZOG / AFP

Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne ont adopté, lundi 13 novembre, des sanctions contre le Venezuela, dans l’objectif d’inciter le régime du président Nicolas Maduro à entamer un dialogue avec l’opposition.

Le 8 novembre, le principe de ces sanctions avait été approuvé par les ambassadeurs des 28 pays. Il a été adopté, lundi, lors d’une réunion des chefs de la diplomatie des 28 pays de l’UE à Bruxelles.

Le Venezuela devient ainsi le premier pays d’Amérique latine à être visé par de telles mesures de l’UE qui traduisent « l’inquiétude que lui inspire la situation dans le pays », selon le texte des conclusions.

« Il s’agit d’un embargo sur les armes et les matériaux connexes susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne, ainsi que d’un cadre juridique concernant l’interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et le gel des avoirs », précise ce texte.

Dispositif graduel

Ces mesures servent surtout « d’avertissement », selon une source diplomatique. Ainsi, aucune personnalité ou entité (entreprise, institution, parti, association) n’est inscrite sur la « liste noire » de l’UE, qui instaure un gel des avoirs et des interdictions de visa.

« Ces mesures seront appliquées de manière progressive et souple et sont susceptibles d’être étendues pour cibler les personnes impliquées dans le non-respect des principes démocratiques ou de l’Etat de droit et les violations des droits de l’homme » au Venezuela, préviennent les 28 pays membres de l’UE dans leurs conclusions.

L’UE ajoute également que ces sanctions « peuvent être annulées en fonction de l’évolution de la situation », appelant ainsi à des « négociations crédibles et constructives, le respect des institutions démocratiques, l’adoption d’un calendrier électoral complet et la libération de tous les prisonniers politiques ». Avec un objectif précis : « ne pas nuire à la population vénézuélienne ».

Régime au bord du défaut de paiement

Les 28 signataires regrettent « la polarisation politique dans le pays » et réaffirment que l’Union ne peut « pas reconnaître l’Assemblée constituante » mise en place par le régime, « ayant de sérieux doutes quant à sa légitimité et à sa représentativité ».

Nicolas Maduro a annoncé, dimanche 12 novembre, une reprise du « dialogue » mercredi en République dominicaine entre les autorités et l’opposition, mais cette dernière affirme que le rendez-vous est « suspendu » faute d’accord sur la présence de médiateurs internationaux.

Le Venezuela, au bord du défaut de paiement, aborde par ailleurs lundi une série de rendez-vous cruciaux avec ses créanciers internationaux, alors que Nicolas Maduro a assuré dimanche que « jamais » son pays ne ferait défaut, contre l’avis de toutes les agences de notation.