Frédérique Vidal à l’Assemblée nationale lors d’une séance de questions au gouvernement le 8 novembre 2017. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

L’Assemblée nationale a donné son accord, vendredi 10 novembre, à une rallonge de 15 millions d’euros pour le budget de l’enseignement supérieur. C’est le gouvernement qui avait déposé cet amendement au projet de loi de finances 2018, afin de « permettre la mise en œuvre du plan étudiants annoncé par le gouvernement afin de faire face au choc démographique dans l’enseignement supérieur et de réorganiser l’accès au premier cycle universitaire », a expliqué la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, devant les parlementaires.

Ces 15 millions font partie des 500 millions d’euros pour l’ensemble du quinquennat qu’elle a promis avec le premier ministre, Edouard Philippe, le 30 octobre, afin de mettre en œuvre le plan « Etudiants » annoncé le même jour. Ces 15 millions sont prévus « au titre des créations de postes dans les filières en tension et dans les filières courtes, ainsi qu’en faveur d’investissements dans de nouveaux outils pédagogiques », a précisé la ministre. Quatre cent quarante-six emplois à temps plein (ETP) devraient ainsi pouvoir être créés, prévoit le ministère. Un calcul déjà contesté par certains universitaires, qui estiment qu’il faudrait le double pour parvenir à ce nombre de postes :

« Le compte n’y est pas »

Le projet de budget 2018 prévoit globalement une hausse des crédits de l’enseignement supérieur de 194 millions d’euros, à 13,4 milliards. Cela permettra « notamment de financer l’extension en année pleine des 1 000 créations d’emplois de la rentrée 2017, de pérenniser certains dispositifs (apprentissage, contrats doctoraux, décharges de services pour les nouveaux maîtres de conférences…) », selon le rapporteur pour avis, Philippe Berta (député LRM).

« Actons cette progression, mais elle n’est pas à la hauteur des défis. Il faudrait un milliard en plus chaque année pour accueillir les étudiants dans les conditions dignes », a critiqué la communiste Marie-George Buffet. « Le compte n’y est pas », a renchéri l’« insoumise » Sabine Rubin. « On ne voit pas la traduction du plan “Etudiants” », a aussi estimé la socialiste et ancienne ministre George Pau-Langevin.

Côté recherche, le budget est en hausse de 500 millions d’euros (+ 4 %) à 11,5 milliards, avec un coût stable du crédit impôt recherche à 5,5 milliards. « Une attention particulière a été portée à la sincérité du budget, avec la fin de la plupart des sous-budgétisations, notamment en ce qui concerne la dette envers l’Agence spatiale européenne », a souligné la rapporteuse Amélie de Montchalin (LRM).