Le président catalan destitué, toujours en Belgique, a assuré au « Soir » être prêt au dialogue avec l’Espagne. / YVES HERMAN / REUTERS

Carles Puigdemont est « toujours pour un accord ». Le président catalan destitué l’assure : une autre solution que l’indépendance de sa région reste possible. « Je suis disposé et j’ai toujours été disposé à accepter la réalité d’une autre relation avec l’Espagne », a-t-il déclaré au quotidien belge, Le Soir, lundi 13 novembre.

« C’est toujours possible ! Moi qui ai été indépendantiste toute ma vie, j’ai travaillé pendant trente ans à obtenir un autre ancrage de la Catalogne dans l’Espagne ! », a-t-il dit. Il a accusé le Parti populaire (PP, conservateur) du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, d’être responsable de la montée de l’indépendantisme.

L’indépendantisme a été alimenté en Catalogne par l’invalidation en 2010 d’un statut d’autonomie conférant de très larges compétences à la Catalogne, une annulation partielle ordonnée par la Cour constitutionnelle, saisie par le PP.

Carles Puigdemont est parti en Belgique après la déclaration d’indépendance votée au Parlement catalan le 27 octobre, suivie quelques heures plus tard par la mise sous tutelle de la région par le gouvernement central espagnol, qui a immédiatement ordonné sa destitution et celle de son gouvernement. Le Parlement a été dissous et de nouvelles élections régionales sont convoquées pour le 21 décembre.

Puigdemont candidat aux régionales ?

Carles Puigdemont envisage de s’y présenter, malgré le mandat d’arrêt de la justice espagnole, notamment pour « rebellion », dont il fait l’objet. Il précise cependant dans l’entretien qu’il veut être le candidat d’une liste unitaire, ce qui semble difficilement réalisable à ce stade au vu de la situation politique catalane. Son parti, le conservateur Pdecat, est en difficulté dans les sondages, dépassé par la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), avec laquelle il s’était allié pour gouverner depuis la fin de 2015 mais qui veut désormais se présenter en solitaire.

« Je ne serai candidat que s’il y a un rassemblement », déclare M. Puigdemont, en précisant qu’il explore la possibilité de se présenter en représentation d’une plate-forme d’électeurs sans étiquette mais soutenue par les partis.

M. Puigdemont avait déjà déclaré le 31 octobre qu’il fallait « ralentir » le processus d’indépendance pour éviter des troubles, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

« Nous avons été obligés d’adapter notre plan de travail pour éviter la violence » et « si cette attitude a pour prix de ralentir le déploiement de la République, alors il faut considérer que c’est un prix à payer raisonnable dans l’Europe du XXIe siècle », avait-il expliqué.