L’animateur Stéphane Bern, le 16 septembre 2017 à Le Port-Marly (Yvelines). / LUDOVIC MARIN / AFP

« Ça va être Stéphane Bern au pays des soviets ! » : Frédérick Genevée, président de l’association pour l’histoire vivante, qui dirige le musée du même nom à Montreuil (Seine-Saint-Denis), est ravi. Stéphane Bern a répondu positivement à son invitation et à celle d’Alexis Corbière, député La France insoumise de la circonscription, et vient leur rendre visite, lundi 13 novembre.

La présence de l’animateur de France Télévisions, récemment nommé « M. Patrimoine » par Emmanuel Macron, dans ce lieu de la mémoire ouvrière et révolutionnaire, fondé sous l’impulsion du communiste Jacques Duclos en 1939, peut paraître incongrue. Tout comme sont étonnantes les bonnes relations qu’il entretient avec M. Corbière, professeur d’histoire et défenseur de Robespierre. M. Bern est en effet plus connu pour ses émissions consacrées aux figures de la monarchie qu’à celles de la révolution de 1789…

Il n’empêche. Stéphane Bern est bien là et prend un plaisir sincère à déambuler au milieu des collections réunies dans cette demeure de 1874, de « style italien », située au cœur du parc de Montreau, sur les hauteurs de la ville. C’est la star du jour. Plusieurs journalistes sont venus, et il est accueilli, outre MM. Corbière et Genevée, par Patrice Bessac, maire (PCF) de la ville, et par le vice-président du conseil départemental, le communiste Belaïde Bedreddine.

Facéties et satisfaction

Les élus, un tantinet taquins, s’amusent à le faire passer devant les bustes de Karl Marx, Saint-Just et Robespierre. Ils lui offriront également un buste miniature de « l’Incorruptible ». Et M. Bern ne feindra pas non plus son intérêt devant la belle exposition consacrée au centenaire de la révolution bolchevique.

Mais, au-delà de ces facéties, les élus n’ont pas caché leur satisfaction. Ils ont ainsi chaleureusement remercié M. Bern. Pour eux, la venue de l’animateur de « Secrets d’histoire » est une aubaine pour faire connaître le musée de l’histoire vivante et sa situation financière difficile. « Merci, c’est très important que vous soyez là. L’histoire des gens de rien qui renversent la table doit être écrite », a souligné Patrice Bessac. « Personne n’est là pour vous piéger », a continué Alexis Corbière, qui a reconnu certains « désaccords » historiques avec M. Bern. « Au-delà de faire découvrir ce lieu, votre présence permet que s’engage le débat [pour montrer] que notre histoire populaire et ouvrière fait partie de notre histoire nationale, de notre patrimoine. Cette histoire doit être transmise », a continué l’élu.

M. Bern les a assurés de son soutien. « Fils de rien, petit-fils de déporté, je me sens tout à fait à l’aise parmi vous. Le patrimoine n’a pas de parti, il appartient à la nation française », a-t-il rappelé. Avant de promettre d’être le « porte-parole » du musée auprès de la ministre de la culture. La révolution peut, parfois, être un dîner de gala.