La tendance pour 2017 confirme les chiffres pour l’année 2016-2017 : les étudiants arrivant aux Etats-Unis sont moins nombreux. / Bart Everson / Flickr

« Ce n’est pas la chute précipitée ni la crise d’envergure que le secteur avait prédit, mais c’est un réel avertissement », commente Rajika Bhandari, directeur de la recherche à l’Institute of International Education (IEE). Un sondage en ligne réalisé par cette organisation à but non-lucratif en septembre et octobre auprès de 500 universités américaines fait état d’une baisse de 7 % du nombre d’étudiants étrangers arrivés aux Etats-Unis à la rentrée 2017.

Un « effet Trump » ?

45 % des établissements rapportent une baisse des premières inscriptions d’étudiants étrangers pour 2017-2018, alors que 31 % notent une hausse, selon cette étude qui donne une vision partielle. Le « Muslim Ban » – décret migratoire que l’administration Trump tente d’imposer, de même que les actes de violences raciales, avaient alimenté les craintes d’un déclin plus important du nombre d’étudiants étrangers frappant aux portes des universités américaines.

La moitié des établissements interrogés continuent à craindre que le climat politique et social aux Etats-Unis ne décourage les étudiants étrangers, et 20 % rapportent que ce climat en aurait fait déjà partir certains. « Nous ne savons pas ce qu’il en sera l’année prochaine, mais il est certains que nous avons des inquiétudes », ajoute Rajika Bhandari.

Première baisse en 2016-2017

Cette baisse, même légère, ressemble désormais à une tendance. L’étude annuelle « Open Doors » de l’IEE, également publiée lundi et réalisée auprès de 3 000 établissements d’enseignement supérieur américain, révèle que l’année 2016-2017 a été marquée par une baisse de 3 % du nombre de premières inscriptions d’étudiants étrangers : 291 000 ont été décomptées, soit 10 000 de moins que l’année précédente : « C’est la première fois que ces chiffres sont en baisse depuis douze ans qu’Open Doors relève les néoinscriptions », explique l’IEE.

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Cette baisse, qui a eu lieu avant l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, peut trouver ses sources dans l’augmentation des frais de scolarité aux Etats-Unis, note l’organisme, mais aussi dans la compétition croissante d’établissements d’autres pays, ou dans des facteurs politiques extérieurs aux Etats-Unis (baisse des bourses de départ au Brésil et en Arabie saoudite par exemple).

Evolution des nouvelles inscriptions d’étudiants étrangers / IEE / Open Doors

Chinois et Indiens en tête

Selon le rapport « Open Doors » 2017, le nombre total d’étudiants étrangers inscrits dans les universités américaines (qui cumule les nouveaux arrivants et ceux qui étudiaient déjà aux Etats-Unis l’année précédente) augmente, lui, de 3 % pour atteindre un record de 1,08 million. Les étudiants chinois et indiens représentent plus de la moitié des étudiants étrangers présents sur le sol américain. Ils sont suivis par les étudiants originaires de Corée du Sud, d’Arabie saoudite, puis du Canada (voir le tableau ci-dessous).

De son côté, l’Europe continue d’attirer le plus grand nombre d’étudiants américains. Royaume-Uni, Italie, Espagne et France ont constitué les destinations privilégiées des quelque 325 000 Américains qui ont étudié à l’étranger l’année dernière.