En 2017, la fortune de Bill Gates s’élève à 89,3 milliards de dollars (75,4 milliards d’euros). Il est l’homme le plus riche du monde pour la 4e année consécutive d’après le classement du magazine Forbes. / Seth Wenig / AP

Les terres s’étendent sur 101,17 km2 (presque la taille de Paris), dans le désert de l’Arizona, à quarante-cinq minutes en voiture au sud-ouest de Phoenix, aux Etats-Unis. Pour l’instant, on n’y voit rien d’autre qu’un sol aride. Plus tard, cet espace se transformera en ville intelligente dotée de technologies de pointe.

Selon le journal local The Arizona Republic, c’est la société immobilière Mt. Lemmon Holdings, contrôlée par Bill Gates via sa société Cascade Investment LLC, qui a acheté le terrain. Mt. Lemmon Holdings a ensuite chargé la firme immobilière Belmont Partners de développer le projet sur place.

La future ville, nommée Belmont, devrait contenir 80 000 unités résidentielles sur 200 000 hectares. A cela s’ajoutent 190 hectares dévolus à des écoles et 1 500 hectares à des bureaux et espaces commerciaux.

Réseaux à haut débit et voitures autonomes

La ville « va créer une communauté avant-gardiste, fondée sur la communication et les infrastructures technologiques de pointe, conçue autour des réseaux à haut débit, des centres de données, de nouveaux modèles technologiques de distribution et de fabrication, de voitures et centres logistiques autonomes », explique le communiqué de Belmont Partners, repris par NBC News.

De nombreuses publications, comme The Verge, CNN Money ou Business Insider, comparent ce projet à celui mené par Google à Toronto par son laboratoire Sidewalks Labs. Le géant du Web a en effet révélé en octobre un partenariat avec la ville canadienne pour créer et gérer le quartier de Quayside. Cette « ville Google » serait une tentative de « laboratoire urbain vivant » où expérimenter les technologies du groupe, écrit le Guardian.

Et ce ne sont pas les premiers à s’engouffrer dans l’expérimentation urbaine main dans la main avec les villes : à l’ouest du Sydney Science Park, en Australie, des développeurs de l’agence Celestino se sont joints à l’organisme gouvernemental Csiro (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation) pour tester, eux aussi, de nouveaux concepts urbains de la ville intelligente.

L’emplacement de Belmont n’est pas le fruit du hasard, note le magazine économique américain Fortune. La construction d’une autoroute reliant la ville de Reno (Nevada) à la ville de Mexico en passant par Las Vegas et Phoenix a débuté cet été. Le projet Belmont est placé dans l’axe de cette autoroute. Pour le journaliste de Slate Henry Grabar, ces investissements tirent surtout partie de l’économie dormante de Phoenix, basée sur la démographie, la spéculation immobilière et les terrains bon marché.

De son côté, le journaliste du Seattle Times Jon Talton met en garde contre les conséquences du développement du projet. Il évoque les faibles ressources en eau de l’Arizona et le changement climatique. Le Colorado, qui passe dans le nord de l’Etat, est déjà « bien trop exploité », et le pompage souterrain « continue d’appauvrir les réserves en eaux naturelles ». Le changement climatique rend chaque année plus dures les conditions environnementales de l’Etat : « les étés y sont de plus en plus chauds », et il y a une « forte dépendance à l’électricité pour la climatisation » et « l’un des airs les plus sales du pays ».

Pour le moment, aucune date de construction n’a été communiquée.