Alexandre Lacazette, auteur d’un doublé face à l’Allemagne. / MARIUS BECKER / AFP

Un petit mot doux glissé à l’oreille. Un sourire de satisfaction. On ne saura sans doute jamais ce que le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, a pu dire à son attaquant Alexandre Lacazette lors de son remplacement à la 76e minute du match face à l’Allemagne, mais nul doute que les deux hommes ont savouré ce moment. Auteur d’un doublé face à la Mannschaft sur la pelouse du RheinEnergieStadion de Cologne (2-2), mardi soir, le joueur d’Arsenal, qui remplaçait son camarade de club Olivier Giroud à la pointe de l’attaque tricolore, a montré, face à la meilleure équipe du monde, qu’il avait sa place dans le groupe qui disputera le Mondial 2018 en Russie.

« Le coach m’a dit que c’était bien. Il m’a fait une petite blague, qui restera entre nous, quand je suis sorti. Je lui laisse un bon souvenir », a sobrement commenté Alexandre Lacazette au sortir des vestiaires, le bonnet enfoncé sur le crâne. On ne saura donc jamais, mais on peut le deviner : les deux hommes se sont offert une respiration.

Si peu doutaient du potentiel de l’attaquant de 26 ans, ses prestations avec les Bleus ont souvent été, dans le meilleur des cas, transparentes et, dans le pire, inquiétantes : un match insipide lors de la victoire face à la Bulgarie (0-1), une entrée plus que terne face au pays de Galles en match amical, vendredi 10 novembre, mais surtout un seul but inscrit lors de ses quinze premières sélections avec le maillot de l’équipe de France. Un bilan famélique.

« Il avait besoin de faire un match comme ça »

L’ancien Lyonnais jouait donc gros face à l’Allemagne. Il se souviendra longtemps de cette 16sélection – et 5e titularisation –, sa prestation la plus aboutie sous le maillot de l’équipe de France. Son premier but (34e), inscrit dans une cage vide à la suite d’une action chiadée et une offrande d’Anthony Martial, a parfaitement lancé les Bleus. Son second, empreint de sang-froid dans son duel face au gardien Kevin Trapp, a longtemps fait espérer une victoire des Bleus, avant l’égalisation allemande à la dernière seconde de jeu.

Outre son doublé, son entente avec Kylian Mbappé et Anthony Martial a été évidente. Ses accélérations ont souvent mis à mal la charnière centrale de la Mannschaft, pourtant composée des deux défenseurs du Bayern Munich Matts Hummels et Niklas Süle, culminant respectivement à 1,91 m et 1,94 m. Et son travail défensif a été loué aussi bien par son sélectionneur que par ses coéquipiers.

« J’aurais quand même préféré partir avec la victoire, a tempéré un Lacazette peu loquace en conférence de presse. Mais les deux buts, ça fait plaisir. » Un plaisir partagé après le match par ses camarades, qui n’ont pas manqué de souligner sa bonne performance. « Il avait besoin de faire un match comme ça, sans se prendre la tête. J’espère qu’il sera rappelé pour nous aider à aller loin au Mondial », a notamment plaidé Antoine Griezmann.

D’ici là, Alexandre Lacazette devra continuer à briller avec son club. Si l’attaquant d’Arsenal, qui a inscrit six buts en onze matchs avec les Gunners, a poussé son compatriote Olivier Giroud sur le banc de touche en club depuis son arrivée de Lyon, c’est tout l’inverse qui se produit en équipe de France, où l’ancien joueur de Montpellier conserve les faveurs du sélectionneur. Mais il y a gros à parier que Didier Deschamps, qui dispose de pléthores de possibilités sur le front de l’attaque, n’oubliera pas le doublé inscrit par son joueur sur la pelouse des champions du monde en titre au moment de composer le groupe de vingt-trois joueurs qui se rendra en Russie.