Le tribunal correctionnel, qui a jugé Mme Bachelot coupable de diffamation, et l’a, en outre, condamnée à verser 10 000 euros de dommages et intérêts au numéro 1 mondial de tennis, en réparation de son « préjudice moral ». / DAVID GANNON, MATTHEW STOCKMAN / AFP

L’ancienne ministre de la santé et des sports Roselyne Bachelot a été condamnée, jeudi 16 novembre à Paris, à 500 euros d’amende avec sursis pour avoir accusé le tennisman espagnol Rafael Nadal de dopage, dans une émission télévisée l’an dernier.

Le tribunal correctionnel, qui a jugé Mme Bachelot coupable de diffamation, l’a en outre condamnée à verser 10 000 euros de dommages et intérêts au numéro 1 mondial de tennis, en réparation de son « préjudice moral ». Il en demandait 100 000.

Thérapies de pointes

En mars 2016, Mme Bachelot avait dénoncé le manque de transparence autour du dopage dans le milieu du tennis professionnel, alors que le contrôle positif de l’ancienne numéro 1 mondiale, la Russe Maria Sharapova, venait d’être révélé. Elle laissait entendre que Nadal avait sans doute eu aussi recours à des substances interdites :

« On ne révèle pas les contrôles positifs (…). Simplement, on apprend curieusement qu’un joueur a une blessure qui le maintient des mois en dehors des courts. On sait à peu près que la fameuse blessure de Rafael Nadal qui a entraîné sept mois d’arrêt de compétition [en 2012-2013] est très certainement due à un contrôle positif. »

Le multiple vainqueur de Roland-Garros avait assuré qu’il ne s’était jamais dopé et avait précisé qu’il avait eu recours à d’onéreuses thérapies de pointe pour soigner ses problèmes aux genoux, comme l’utilisation de cellules souches et de plasma enrichi en plaquettes.

Ces accusations « commencent à me fatiguer », avait déclaré Nadal à l’époque. L’Espagnol, qui a remporté dix fois Roland-Garros, avait attaqué l’ex-ministre en diffamation et demandé dans la foulée à la Fédération internationale de tennis de publier les résultats de ses contrôles antidopage. Celle-ci avait répondu qu’il pouvait les publier lui-même, tout en répétant qu’il n’avait jamais été contrôlé positif.