Au Chili, une centaine d’ex-militaires et de policiers purgent actuellement des peines de prison pour leur rôle lors de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Mais jusqu’ici, aucun civil n’avait été condamné à de la prison ferme pour un crime commis pendant le règne du général chilien. Ce n’est plus le cas. Juan Francisco Luzoro Montenegro a écopé de 20 ans de prison.

La Cour suprême a confirmé sa responsabilité dans un quadruple homicide en septembre 1973 dans la commune de Paine, au sud de la capitale. Montenegro, président du syndicat des propriétaires de camions de Paine à l’époque, a participé au transfert de quatre personnes du commissariat de Paine à l’extérieur de la ville où elles ont été fusillées « par des fonctionnaires de police (et) des civils » selon la décision publiée sur internet. La plus haute instance judiciaire du pays a également condamné l’Etat chilien à verser 2,2 millions de pesos (environ 3 000 euros) aux familles des victimes.

1 300 affaires encore examinées par la justice

Dans la foulée du coup d’Etat du 11 septembre 1973, des civils, propriétaires terriens ou de véhicules de transport, ont participé activement, au côté de la police, à ce type de transferts.

Plus de 1 300 affaires de crimes contre les droits de l’homme sous la dictature chilienne, qui a fait 3 200 morts ou disparitions, sont encore examinées par la justice.