Et de six! Le XV de France a encaissé une sixième défaite de suite, dont cinq test-matches, samedi 18 novembre face à l’Afrique du Sud au Stade de France (17-18), après avoir livré une prestation très brouillonne qui le place encore un peu plus sous pression avant le dernier match de novembre.

Le prochain rendez-vous, face au Japon samedi 25 à Nanterre, s’annonce - comme toute la semaine à venir - tendu. Il s’agira de sauver les meubles, de glaner au moins un succès en cet automne et de mettre fin à cette terrible spirale négative.

Le président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte, avait certes, avant le match, exclu tout changement au sein de l’encadrement « même en cas de catastrophe » face aux Sud-Africains. Mais la chape de plomb pesant sur le sélectionneur Guy Novès et ses adjoints, au bilan désormais de quatorze revers en vingt-et-une rencontres, est encore un peu plus lourde après cette sixième défaite de rang.

Et s’il n’y a pas eu de catastrophe, c’est surtout au tableau d’affichage, par la faute de Sud-Africains également en plein doute après avoir été rossés en Irlande (3-38) et qui ont égaré onze points au pied. Les Bleus avaient pourtant promis une revanche après l’apathique première période face aux All Blacks le samedi précédent (5-31 à la mi-temps, 18-38 score final) et les trois raclées reçues devant ces mêmes Sud-Africains en juin (14-37, 15-37, 12-35).

Il n’y en a pas eu, et la bouillie du rugby qu’ils ont proposée avant le repos interroge sur leur ressort mental et l’impact du staff, à deux ans de la Coupe du monde 2019 au Japon.
Ainsi que sur leur qualité technique, tant ils ont multiplié les pertes de balle et les approximations devant un Stade de France seulement garni aux trois-quarts. Toute la panoplie des erreurs y est passée.

Des Bleus de plus en plus pâles

Plaquages manqués, comme sur l’essai de Dillyn Leyns qui a échappé, avec une facilité déconcertante, à Antoine Dupont, Yoann Huget et Geoffrey Doumayrou (7e minute, 0-5).
Mais aussi des en-avants à la pelle, deux touches égarées, des passes mal ajustées, des ballons rendus inutilement sur les deux premières incursions dans le camp sud-africain par manque de soutien autour des regroupements.

La troisième, en revanche, a été la bonne: après une touche sud-africaine contrée par Paul Jedrasiak, Anthony Belleau a réalisé un petit exploit personnel pour s’infiltrer entre François Louw et Jesse Kriel et marquer son premier essai en bleu, pour sa deuxième sélection (27e, 7-8).

La chance des Bleus, c’est que les Springboks ont aussi commis une multitude d’erreurs et manqué l’occasion de prendre le large avec les huit points envolés au pied de leur ouvreur Handré Pollard. Pour ensuite se retrouver menés après une pénalité de Belleau (46e, 10-8).

Mais le frêle élan français a été stoppé par le carton jaune dont a bêtement écopé Baptiste Serin (58e), juste après son entrée en jeu, pour un tirage de maillot. Résultat de cette infériorité numérique: dix points encaissés, trois de Pollard au pied (58e) et un essai de Jesse Kriel (62e), transformé.

Le XV de France ne reviendra pas, malgré un essai en fin de match de Serin (76e), qui s’est un petit peu rattrapé et a réveillé le Stade de France. Mais l’enceinte de Saint-Denis avait aussi retrouvé des forces pour siffler, au coup de sifflet final, ces Bleus de plus en plus pâles.
Il devront retrouver des couleurs face au Japon pour tenter de sauver l’honneur dans ces tests d’automne d’ores et déjà complètement ratés.