La présidente du Front national, Marine Le Pen, durant une conférence de presse le 8 octobreà Carpentras. / ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Invitée du « Grand Jury » RTL-Le Figaro-LCI dimanche 19 novembre, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a suggéré au candidat à la présidence du parti Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez, de « sortir de l’ambiguïté » et de lui « proposer une alliance politique ».

« Quand j’entends le discours de M. Wauquiez aujourd’hui je me dis : après tout, s’il est sincère, compte tenu des propos qu’il tient, il devrait aller jusqu’à proposer une alliance politique [au FN], a-t-elle déclaré. M. Wauquiez ne peut pas dire sincèrement la même chose que nous, et parfois avec des mots plus crus que les nôtres, et en même temps expliquer que nous devrions être au ban de la vie politique française – il faut être cohérent, il faut être logique. »

« Nous sommes en désaccord sur la politique économique », a-t-elle concédé, mais, évoquant les municipales de 2020, elle a estimé qu’« on peut parfaitement, dans certains cas, trouver des terrains d’entente » avec LR.

« Il peut y avoir un candidat qui prenne ma place à la tête du FN »

Marine Le Pen n’a par ailleurs pas écarté l’idée qu’autre dirigeant qu’elle puisse prendre la présidence du Front national avant la prochaine élection présidentielle en 2022. Interrogée sur l’éventualité d’« un Front national sans un ou une Le Pen à sa tête », l’ancienne candidate à la présidentielle, qui a été critiquée jusqu’en interne après sa défaite, a souligné qu’elle accueillait cette perspective « avec beaucoup de calme ».

« Evidemment qu’on peut l’imaginer, il y a des élections, il y a une démocratie interne (…) et par conséquent il peut y avoir demain un candidat qui prenne ma place à la tête du Front national », a dit Marine Le Pen, par ailleurs seule candidate à sa propre succession au congrès du parti, prévu en mars 2018.

Défense du bilan

« Il y aura un autre congrès avant les élections présidentielles » de 2022, lors duquel le parti sera appelé à élire son président et par conséquent son candidat à l’Elysée, a-t-elle précisé avant de souligner qu’elle ne peut pas « forcer les candidats à se présenter s’ils n’ont pas le souhait de le faire, ou les secrétaires des départements à les parrainer s’ils n’ont pas non plus le souhait de le faire ».

Eric Dillies, conseiller régional et patron du FN Lille, avait souhaité le mois dernier se présenter à la présidence du FN au prochain congrès, mais il n’a pas fait acte officiel de candidature dans les délais prévus et le bureau politique du FN a exclu de modifier les règles en vigueur.

Mais, dans l’immédiat, Marine Le Pen n’a pas vraiment l’intention de passer la main et elle défend son bilan. « Je crois avoir depuis 2011 porté le FN à des scores historiquement hauts (…). Les adhérents du FN, les cadres et les élus du FN disent qu’il faut continuer et ils veulent continuer avec moi. Le jour où il n’en sera plus autrement, permettez-moi de vous dire que j’accueillerai cette décision avec beaucoup de calme », a-t-elle ajouté.

« L’immense majorité des membres du Front national considère que je suis la plus à même de rassembler l’ensemble du mouvement et de continuer à impulser cette dynamique pour que le Front national dépasse son socle (…) pour arriver aux 50 % qui nous permettront de défendre nos idées et surtout les appliquer », a martelé Marine Le Pen.