Amsterdam a remporté la compétition pour accueillir l’Agence européenne du médicament (EMA) et ses près de 900 employés, qui vont devoir quitter Londres en raison du Brexit, a annoncé lundi 20 novembre la présidence de l’Union européenne (UE).

A l’issue d’un vote organisé à Bruxelles, auquel participaient des ministres des 27 pays qui resteront dans l’Union, la ville néerlandaise avait enregistré le même nombre de points que Milan. C’est un tirage au sort qui a finalement désigné Amsterdam, l’une des 16 villes candidates.

Les Européens doivent encore choisir dans la soirée quelle sera la ville hôte de l’Autorité bancaire européenne (EBA), elle aussi contrainte de plier bagage après des années passées dans le quartier d’affaires londonien de Canary Wharf.

Mais l’agence bancaire, avec ses quelque 170 employés, n’a suscité que huit candidatures, dont celles de Francfort, Paris et Luxembourg. Bruxelles, Varsovie et Vienne ont été proposées pour les deux agences.

Critiques et déceptions

« La Commission va maintenant préparer des propositions de loi reflétant le vote d’aujourd’hui pour adoption selon la procédure législative ordinaire impliquant le Parlement européen », a indiqué la Commission européenne dans un communiqué.

« Le Conseil [de l’UE, qui représente les Etats membres] et la Commission sont déterminés à faire en sorte que ces propositions de loi soient traitées aussi rapidement que possible étant donné l’urgence du dossier », précise le communiqué.

Mais le résultat n’a pas manqué de provoquer critiques et déceptions parmi les candidats malheureux. En France, la maire de Lille, Martine Aubry (Parti socialiste), et le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand (Les Républicains), ont regretté « le soutien tardif et timide » d’Emmanuel Macron à la candidature de la capitale des Flandres, écartée dès le premier tour de scrutin.

Du côté de l’Espagne, les conservateurs du Parti populaire au pouvoir et les indépendantistes catalans se sont renvoyé la responsabilité de l’élimination de Barcelone.

Crainte d’un « choix politique »

Les candidats ont mené d’intenses campagnes de communication pour vanter les mérites de leurs villes postulantes. Peu d’éléments ont en revanche filtré sur les « marchandages » plus discrets entre capitales.

« Nous pensons qu’au moins une des agences devrait aller dans un Etat membre récent », avait estimé lundi matin le secrétaire d’Etat tchèque aux affaires européennes, Ales Chmelar, reflétant le point de vue des pays d’Europe centrale.

La perspective d’un choix politique inquiétait les personnels des agences en question. L’Agence du médicament avait ainsi prévenu dans un rapport qu’un mauvais choix pourrait se traduire par « un taux de rétention du personnel très en dessous de 30 % », qui menacerait son fonctionnement.

« Quel que soit le résultat, le véritable vainqueur du vote est l’UE à 27 », avait déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk, avant le vote, estimant que cette décision démontrerait la bonne préparation des Européens avant l’échéance du Brexit, prévue à la fin de mars 2019.