Gérard Filoche en décembre 2016. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Le Parti socialiste avait prévenu : le cas Gérard Filoche serait réglé rapidement. Cela n’a pas tardé. Cette figure de l’aile gauche du PS a été exclue par sa formation mardi 21 novembre, soit quatre jours après la publication d’un tweet antisémite. Cette décision a été approuvée à l’unanimité par le bureau national du PS.

Au cours d’un point presse, mardi soir, le coordinateur du parti, Rachid Temal a expliqué cette exclusion :

« La famille socialiste à été durement marquée par ce tweet antisémite. Nous touchons à l’essentiel même de nos valeurs. Il n’est pas possible qu’un dirigeant socialiste tweete ce genre de tweet aux codes antisémites. Ce soir le PS a pris la seule décision qui devait être prise. »

Sur son compte twitter, le sénateur socialiste David Assouline a salué cette décision. Gérard Filoche « pourra plus dès ce soir se réclamer du Parti socialiste et de ses instances. L’antisémitisme est incompatible avec nos valeurs fondamentales », a-t-il affirmé.

Vendredi soir, Gérard Filoche a publié sur Twitter un montage où l’on voit Emmanuel Macron, avec au bras un brassard nazi sur lequel le symbole dollar remplace la croix gammée. Derrière lui, apparaissent le chef d’entreprise Patrick Drahi, le banquier et lord britannique Jacob Rothschild et l’économiste et écrivain Jacques Attali, sur fond de drapeaux américain et israélien.

« Un sale type, les Français vont le savoir tous ensemble bientôt », avait écrit M. Filoche pour accompagner cette image reprenant des codes de l’imaginaire antisémite. L’idéologue d’extrême droite Alain Soral doit être prochainement jugé pour la diffusion de ce même montage, publié en premier lieu sur son site Egalité et réconciliation.

Exclusion frôlée en 2014

Le socialiste, lui-même membre du BN du parti, a effacé son tweet rapidement. Mais les quelques minutes pendant lesquelles le message est resté en ligne ont suffi pour déclencher une vague de condamnations. Le PS a annoncé dès samedi enclencher une procédure d’exclusion, jugeant que le montage publié « port [ait] atteinte aux valeurs mêmes du socialisme, ainsi qu’à l’engagement de chaque jour et à l’action de terrain de ses militants contre le racisme et l’antisémitisme ».

M. Filoche s’est, pour sa part, excusé et a assuré qu’il ne savait pas d’où provenait l’image. « Qui peut oser m’accuser de racisme et antisémitisme ? Toute ma vie militante témoigne du contraire ! Rien à voir avec Soral et toute cette bande honnie », s’est-il défendu, dénonçant une « cabale en meute » contre lui.

L’affaire a également pris une tournure judiciaire lundi, quand le parquet de Paris a ouvert une enquête contre lui pour « provocation à la haine ou à la violence ».

Ancien trotskiste, membre du PS depuis 1994, Gérard Filoche a été souvent contesté au sein de son parti. En 2014, il avait déjà frôlé l’exclusion quand il avait réagi sur Twitter à la mort du patron de Total, Christophe de Margerie, le qualifiant notamment de « suceur de sang ».