Les ministres des comptes publics, Gérald Darmanin, et de l’économie, Bruno Le Maire, le 24 octobre à l’Assemblée nationale. / ERIC FEFERBERG / AFP

Le premier budget de l’ère Macron a été adopté, mardi 21 novembre, par l’Assemblée nationale. Après quarante jours et nuits d’examen en commission et en séance, les députés ont approuvé à une large majorité les parties recettes et dépenses avec 356 voix contre 175. Après ce vote en première lecture, le texte doit désormais être débattu au Sénat à partir de jeudi.

Tout au long des débats à l’Assemblée, les différents ministres du gouvernement n’ont cessé de vanter « un budget de transformation ». De son côté, l’opposition de gauche – les communistes, La France insoumise et les socialistes – critique un budget qui serait favorable aux plus riches.

Suppression de la taxe d’habitation

La transformation de l’impôt sur la fortune, la coupe sur les aides au logement ou encore l’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital sont notamment dans le viseur des élus de gauche. Les Républicains, favorables à la suppression de l’ISF, ont, eux, axé leur opposition sur la défense des retraités face à la hausse de la CSG ou celle des automobilistes face à la hausse du diesel.

A ces accusations, la majorité répond par les mesures « de pouvoir d’achat » comme la suppression des cotisations salariales pour les travailleurs du privé et celle, en trois ans, de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages.

Le Sénat adopte le projet du budget pour la Sécurité sociale en le modifiant

Les sénateurs ont adopté, mardi 21 novembre, le projet de budget 2016 de la Sécurité sociale en la modifiant avec 204 voix pour et 35 contre. Ils ont notamment supprimé la mesure la plus controversée, la hausse de la CSG applicable aux retraites.

Pour le rapporteur général Jean-Marie Vanlerenberghe (UC) : « Si nous souscrivons à la philosophie générale de l’article qui consiste à redonner du pouvoir d’achat aux actifs, sa mise en œuvre apparaît très complexe et la participation des retraités ne nous semble pas opportune, en tout cas, perçue comme injuste. » Les sénateurs ont également supprimé une autre mesure emblématique du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), la baisse de la PAJE, l’allocation versée aux parents de jeunes enfants.

Ils ont toutefois approuvé la disparition progressive du régime social des indépendants (RSI) à partir du 1er janvier 2018, le relèvement de la fiscalité du tabac ou encore l’extension de la vaccination obligatoire des jeunes enfants. Le texte fera donc l’objet d’une commission mixte paritaire, réunissant des députés et des sénateurs, afin de trouver une version commune de ce projet de budget.