Le président de l’Association des maires de France, François Baroin, le 2 juin 2016 à Paris. / CHRISTOPHE PETIT TESSON / AFP

Le 100e Congrès des maires s’ouvre dans la matinée du mardi 21 novembre à Paris après des mois de tension entre l’exécutif et les élus, qui attendent d’Emmanuel Macron qu’il clarifie ses intentions pour rétablir le dialogue entre l’Etat et les collectivités. Le président de la République interviendra jeudi après-midi en clôture de ce rendez-vous historique, auquel quelque 15 000 maires et une quinzaine de ministres sont attendus sur trois jours de débats. Le premier ministre Edouard Philippe s’adressera, lui, aux élus mardi après-midi.

Treize milliards d’euros d’économies imposés aux collectivités sur cinq ans, baisse des APL, diminution des emplois aidés, exonération de la taxe d’habitation… Les sujets de friction ne manquent pas, six mois après l’entrée en fonction de l’exécutif. « Le président a une occasion unique de remettre tout le monde autour de la table, de fixer un cap général vers plus de décentralisation », a estimé, lundi, le président de l’Association des maires de France (AMF) François Baroin (Les Républicains) dans une interview au Figaro. Un « pacte de confiance » est, selon lui, possible, « mais le président de la République doit, d’urgence, reprendre la main sur ce dialogue ».

Dépenses publiques

Les signes d’apaisement et de durcissement ont alterné ces derniers jours. Matignon fait savoir lundi qu’il n’était « pas question » pour l’exécutif de « revenir sur la baisse des APL », les aides personnalisées au logement, à laquelle les élus locaux sont vivement opposés. L’AMF dénonce pour sa part les mesures « exclusivement d’inspiration budgétaire » proposées depuis six mois et envisage de saisir le Conseil constitutionnel sur les contraintes budgétaires imposées par le gouvernement qu’elle juge contraires à la Constitution.

Signe de l’importance que l’exécutif accorde à ce rendez-vous avec les élus locaux, la moitié des membres du gouvernement participera aux débats. « Le président de la République est conscient qu’il porte une vision de transformation de la France qui ne peut pas se faire avec un bruit de fond qui n’est pas bon dans le pays », soutient M. Baroin. L’AMF demande à l’Etat de rompre avec une politique de baisse des dotations entamée il y a sept ans. L’exécutif maintient quant à lui son objectif de maîtrise des dépenses publiques.