Vue de la baie du Cap-Haitien, à Haïti, le 20 novembre. / ANDRES MARTINEZ CASARES / REUTERS

Les Etats-Unis ont mis fin lundi 20 novembre au statut spécial accordant une protection temporaire dans le pays à plus de 58 000 Haïtiens. La décision ne sera toutefois effective que dans dix-huit mois. Le programme a été mis en place à la suite du tremblement de terre de 2010 qui a ravagé l’île caribéenne. Après avoir « passé en revue les conditions dans lesquelles le pays avait initialement obtenu » ce statut, la ministre par intérim du département de la sécurité intérieure (DHS) a établi que ces « conditions extraordinaires mais temporaires (…) n’existaient plus ».

Le séisme du 12 janvier 2010 a tué des dizaines de milliers de personnes, détruit une grande partie de la capitale Port-au-Prince et déplacé plus d’un million de Haïtiens. C’est ce contexte qui avait justifié la mise en place de ce dispositif qui leur permet de rester sur le sol américain après l’expiration de leurs visas et de travailler légalement.

Afflux au Canada

« Depuis le tremblement de terre, le nombre de personnes déplacées en Haïti a diminué de 97 %. Des mesures importantes ont été prises pour améliorer la stabilité et la qualité de vie des citoyens », estime le DHS, expliquant qu’à compter du 22 juillet 2019 ce statut de protection ne sera plus valable.

Dans la perspective de cette suppression pressentie depuis plusieurs mois, des milliers de Haïtiens ont franchi pendant l’été la frontière avec le Canada pour y demander l’asile. Face à cet afflux soudain, Ottawa avait renforcé ses effectifs aux frontières et construit des abris temporaires pour soulager les centres d’hébergement.