Vladimir Poutine et Bachar Al-Assad à Sotchi, le 20 novembre. / Mikhail Klimentyev / AP

Vladimir Poutine a reçu, lundi 20 novembre, le président syrien, Bachar Al-Assad, pour une « visite de travail » à Sotchi, au bord de la mer Noire. Le chef du Kremlin doit inaugurer mercredi, dans cette même ville, un sommet avec ses homologues turc et iranien, Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani, sur l’avenir de la Syrie.

Après avoir « félicité » son hôte pour les « épreuves surmontées par le peuple syrien », et souligné que la situation « s’approche petit à petit de la défaite inéluctable des terroristes », M. Poutine a abordé le vif du sujet : accélérer le règlement politique « à long terme » d’un conflit qui a fait plus de 330 000 victimes depuis 2011. « La victoire contre le terrorisme est encore très loin [d’être acquise], mais en ce qui concerne notre travail commun dans la lutte contre le terrorisme, cette opération militaire touche à sa fin », a-t-il prévenu, selon le Kremlin.

Trois ans après avoir engagé ses forces militaires en soutien à son allié syrien, le président russe tente de passer à l’étape suivante, en amont des négociations de paix qui doivent reprendre à Genève, le 28 novembre, sous l’égide des Nations unies. L’initiative russe d’un Congrès syrien, réunissant le pouvoir et l’opposition, n’ayant jusqu’ici pas abouti, le Kremlin veut reprendre la main alors qu’une réunion entre les différentes factions de l’opposition syrienne se tiendra mercredi à Riyad, en Arabie saoudite.

« J’aimerais vous entendre sur l’évaluation actuelle de l’état des choses et des perspectives de développement de la situation, y compris votre vision du processus politique qui, comme nous le voyons, devra être mené au final sous les auspices des Nations unies », a lancé M. Poutine au dirigeant syrien, avant d’insister : « La rencontre d’aujourd’hui est très importante pour régler nos montres. »

La Russie a lancé, avec ses alliés turc et iranien, les pourparlers d’Astana (Kazakhstan), qui ont abouti à réduire les affrontements avec la création de quatre « zones de désescalade » en Syrie, et elle n’entend pas être dépossédée de son avantage au moment où, après d’autres pays comme la France, la Turquie montre des signes d’inflexion sur le sort de Bachar Al-Assad. Le président russe a donc pressé le dirigeant syrien d’afficher sa bonne volonté.

« Nous ne voulons pas regarder en arrière (…). Le projet du Congrès pour le dialogue national aura lieu dans quelques jours », a assuré Bachar Al-Assad, qui a remercié la Russie pour son engagement à ses côtés, non sans avoir réclamé quelques garanties sur la « non-ingérence des acteurs extérieurs ». « Très bien, a répondu M. Poutine. Je note avec satisfaction que vous êtes prêts à travailler avec tous ceux qui veulent la paix et une solution. »

Le chef du Kremlin a annoncé qu’il rendrait compte de son entretien auprès du président des Etats-Unis, Donald Trump, de l’émir du Qatar et d’autres « dirigeants de la région ». C’est la deuxième fois que le président syrien est sorti de son territoire depuis le début du soulèvement en Syrie en 2011 – il s’était rendu en octobre 2015 à Moscou – et, cette fois encore, il a pris le chemin de la Russie, son meilleur allié.