D’anciennes écuries transformées en maison de ville, à l’est de Paris. / JPo

La vente en viager permet aux retraités d’arrondir leurs fins de mois, mais elle reste très peu répandue. Entre 300 et 700 transactions en viager sont enregistrées en Ile-de-France chaque année. Le jeu en vaut pourtant la chandelle : un viager apporte un revenu complémentaire de 1 400 euros par mois en moyenne pour un appartement en Ile-de France et 1 040 euros pour une maison, selon la Chambre des notaires de Paris.

Les notaires ne donnent pas de statistiques officielles pour le reste de la France, mais selon France Viager, spécialiste de ce marché, il y aurait au maximum 5 000 transactions par an, avec une offre essentiellement concentrée en Ile-de-France et sur la Côte d’Azur. En Ile-de-France, 45 % des ventes ont lieu dans Paris et 30 % en petite couronne. Dans 76 % des cas, il s’agit d’appartements et les vendeurs sont âgés de 78 ans en moyenne.

Dans le cadre d’un viager, l’acquéreur paie une somme représentant une partie de la valeur du bien appelée « bouquet » et s’engage à verser au vendeur une rente jusqu’à la fin de sa vie. Le montant de la rente est calculé en fonction de la valeur vénale du bien immobilier, du montant du bouquet, du statut d’occupation du bien (c’est-à-dire s’il est libre ou occupé) et de l’âge du ou des vendeurs en fonction de leurs espérances de vie.

A Paris, le montant moyen du bouquet est de 124 300 euros et de 56 000 euros dans le reste de l’Ile-de-France. Seulement 14 % des biens sont vendus libres ; la plupart du temps, le crédirentier (la personne qui reçoit la rente) reste en place. Le bien le plus vendu en Ile-de-France est un appartement de deux pièces occupé par le vendeur.

Pour l’acquéreur, qui devient ce qu’on appelle le débirentier, l’avantage est qu’il ne débourse pas la totalité de la valeur du logement immédiatement et achète avec une décote qui peut aller jusqu’à 40 % car l’occupation du bien entraîne une diminution du prix d’acquisition. « Mais il faut que l’acquéreur dispose d’un capital à investir et il doit être capable d’assumer une rente à un horizon inconnu sans savoir à quel moment il pourra prendre possession de son logement », met en garde Vincent Desmarie, directeur de Barnes viager.

Ce type d’acquisition est donc plutôt réservé à un public averti, ce qui explique peut-être que les acquéreurs aient en moyenne 48 ans. De plus, une vente en viager étant relativement complexe, il est préférable de prendre les conseils d’un notaire dès la rédaction du compromis de vente, de façon à ce que des clauses protégeant le vendeur et l’acquéreur soient insérées.