Environ 165 000 candidats, répartis sur plus de 10 000 listes, briguent malgré tout un siège au niveau communal et environ 16 600 – sur plus de 600 listes – au niveau départemental, selon les chiffres officiels / Anis Belghoul / AP

Quelque 22 millions d’Algériens sont appelés à voter, jeudi 23 novembre, à partir de 8 heures, pour désigner leurs élus communaux et départementaux, à l’issue d’une campagne atone dénuée d’enjeux significatifs.

Une cinquantaine de partis politiques et quatre alliances, auxquelles s’ajoutent de nombreuses listes indépendantes, s’affrontent pour les sièges des 1 541 assemblées populaires communales (municipalités) et des 48 assemblées populaires de wilaya (départements).

Pléthore de listes et de candidats

Environ 165 000 candidats, répartis sur plus de 10 000 listes, briguent malgré tout un siège au niveau communal et environ 16 600 – sur plus de 600 listes – au niveau départemental, selon les chiffres officiels. Une pléthore de candidats qui contraste avec le peu d’engouement affiché par les électeurs.

Seuls le Front de libération nationale (FLN), au pouvoir depuis l’indépendance en 1962, et son allié du Rassemblement national démocratique (RND) disposent d’une assise nationale.

Quant aux principaux partis d’opposition, ils n’ont pu présenter de listes que dans moins de la moitié des communes. Ils ont dénoncé des obstacles bureaucratiques à la constitution et à l’enregistrement de ces listes dans certaines préfectures.

Risque d’abstention

Les différents partis ont, semble-t-il, pris conscience du peu d’intérêt suscité par une campagne peu animée, multipliant durant les derniers jours les appels aux urnes. Les législatives de mai avaient déjà été marquées par une très forte abstention : seuls 35,37 % des électeurs s’étaient déplacés, contre 42,9 % cinq ans auparavant. La participation aux élections locales de novembre 2012 avait été, elle, de 44,27 %.

La campagne s’est surtout concentrée autour de considérations comme « la situation économique difficile, (...) la loi de finances 2018 et l’élection présidentielle » de 2019, avec la candidature attendue d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat, a déclaré Belkacem Benzenine, chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d’Oran.

M. Bouteflika, 80 ans et dont les apparitions publiques sont rares – il est très affaibli depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013 –, doit voter en fin de matinée à Alger. Son parti, le FLN, et l’allié RND devraient l’emporter largement, selon les observateurs.

Parité

Cette année, les femmes représentent 18 % des candidats aux assemblées communales et 28 % aux assemblées de wilaya, d’après des chiffres officiels. Depuis 2012, la loi algérienne impose un taux minimal de femmes sur les listes pour les élections législatives et locales, qui atteint jusqu’à 40 % selon les régions et les Assemblées.

Grâce à cette loi, durant la dernière mandature, 16,5 % des élus municipaux et 29,7 % des élus départementaux étaient des femmes (contre respectivement 0,76 % et 6,9 % en 2007), selon le ministère algérien de l’intérieur cité par l’agence d’Etat APS.