L’entraîneur espagnol Unai Emery, le 22 novembre, lors de la large victoire (7-1) du PSG contre le Celtic Glasgow. / CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

Douce soirée pour Unai Emery. D’une placidité à toute épreuve, l’entraîneur du Paris-Saint-Germain ne s’est pas inquiété outre mesure lorsque les Ecossais du Celtic Glasgow ont ouvert mercredi 22 novembre le score, dès la première minute de jeu, dans un Parc des Princes abasourdi. Entre deux discussions avec ses adjoints, l’Espagnol a attendu (très peu de temps) que sa star brésilienne Neymar égalise pour quitter son banc de touche, applaudir et égrener ses consignes.

Coach bienheureux d’une équipe marchant sur l’eau, Emery a vibré lors du large succès (7-1) de ses joueurs face au Celtic, pour la cinquième journée de la phase de poules de Ligue des champions. Au bord du terrain, il a savouré chaque combinaison, pestant à la moindre passe trop appuyée. Aux anges, le technicien de 46 ans a parfois donné l’impression d’être l’un des spectateurs du Parc des Princes, qui a réservé deux « standing ovations » à sa formation.

Très démonstratif lors des doublés inscrits par Neymar et l’Uruguayen Edinson Cavani, Emery est resté sobre lorsque le Brésilien Dani Alves a expédié une salve imparable dans la cage du Celtic et clôturé le festival offensif du PSG. Cheveux gominés et costume sombre, l’entraîneur parisien n’a pas fanfaronné en conférence de presse malgré ce score fleuve qui lui assure – quasiment – la première place de son groupe qualificatif.

Le Bayern Munich en ligne de mire

« L’équipe a fait un match complet globalement même si ce serait mieux sans le premier but de l’adversaire [le premier encaissé en cinq matchs depuis l’entame du tournoi]. L’objectif est d’être premier du groupe et cette chose n’est pas encore arrivée », a déclaré le Basque, tout en retenue.

Alors qu’elle dispose de trois points d’avance sur son dauphin du Bayern Munich, balayés (3-0) au Parc en septembre, l’équipe parisienne conservera la tête du classement si elle ne s’incline pas par plus de trois buts d’écart en Bavière, le 5 décembre, lors de l’ultime journée de la phase de poules. Une formalité. En apparence… Car le souvenir de la remontada (6-1) du FC Barcelone, en mars, reste vivace au PSG.

« Le Bayern en est capable. Ce sera un gros match et un bon test. Le Bayern fait partie des équipes qui peuvent gagner la Ligue des champions », a martelé Emery, rappelant que les Allemands, vainqueurs (2-1) contre les Belges d’Anderlecht ce mercredi, étaient métamorphosés depuis le retour, fin octobre, du vétéran (72 ans) Jupp Heynckes sur le banc bavarois.

Période d’accalmie

Prudent et mesuré dans ses propos, l’entraîneur espagnol ne s’est pas attardé sur les statistiques délirantes de son équipe. Avec 24 réalisations à son actif, le PSG vient pourtant de battre le record de buts inscrits en phase de poules de Ligue des champions et détenu, jusqu’alors, par le Borussia Dortmund (21 banderilles plantées la saison passée). Attentif au moindre détail, Emery est en passe de remplir l’objectif fixé, en septembre, par son président Nasser Al-Khelaïfi : à savoir terminer en tête de son groupe qualificatif en Ligue des champions.

Leader de la Ligue 1, invaincu depuis l’entame de la saison, l’Espagnol connaît une période d’accalmie. Lui qui était encore décrié par les médias sportifs, en septembre, pour n’avoir pas pris position en faveur de Neymar ou Cavani lors de la futile polémique du « penaltygate ». Aux commandes d’un rouleau compresseur, porté par son trio d’attaquants vedettes Neymar-Cavani-Mbappé, le natif de Fontarrabie a renforcé sa position au sein d’un club où sa capacité à fédérer faisait encore débat il y a peu.

Triple vainqueur de la Ligue Europa (2014, 2015, 2016) avec le FC Séville, il est recruté par le PSG, à l’été 2016, pour succéder à Laurent Blanc et ainsi « apporter les légers réglages nécessaires » – selon l’expression utilisée en interne – pour percer le plafond de verre qui circonscrit les visées européennes de l’équipe de la capitale.

Sous contrat jusqu’en juin 2018

Or, après quatre éliminations consécutives en quarts de finale de Ligue des champions, le PSG version Emery est humilié en mondovision par le FC Barcelone et tombe dès les huitièmes. S’en suit la perte traumatisante du titre de champion de France, au profit de Monaco. Le capitaine parisien Thiago Silva parle alors au Monde de « période d’adaptation » pour justifier ces difficultés.

En juillet, l’Ibère réclame à sa direction la venue d’un « joueur du Top 5 mondial ». Il a gain de cause et voit Nasser Al-Khelaïfi se démener pour recruter Neymar (contre 222 millions d’euros) et le prodige monégasque Kylian Mbappé (prêt avec option d’achat de 145 millions d’euros + 35 millions d’euros de bonus). Au fil des semaines, la machine parisienne se met à tout renverser sur son passage et à estomaquer les observateurs.

Sous contrat jusqu’en juin 2018, Emery sait qu’il sera jugé par sa direction à l’aune du parcours européen de ses troupes. Selon L’Equipe, une clause de prolongation sera automatiquement levée si la formation parisienne se qualifie au moins pour les demi-finales de la Ligue des champions. Un palier que le PSG version Qatar Sports Investments (QSI) n’a jamais atteint.