Affrontement entre la police et les manifestants islamistes samedi 25 novembre à Islamabad. / Anjum Naveed / AP

Un policier a été tué samedi 25 novembre par un jet de pierre dans des heurts opposant les forces de l’ordre pakistanaises à des centaines de manifestants islamistes qu’elles tentent de déloger de la principale autoroute d’accès à Islamabad, qu’ils bloquent depuis près de trois semaines. Au moins 43 personnes, dont 30 membres des forces de sécurité, ont par ailleurs été blessées et conduites à l’hôpital d’Islamabad, selon l’un des porte-parole de l’établissement.

Plusieurs milliers de policiers et paramilitaires ont été déployés pour participer à l’opération, déclenchée tôt dans la matinée, selon un responsable du ministère de l’Intérieur. Des policiers en tenue anti-émeute ont tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc en direction d’environ 2 000 manifestants, qui ont répliqué sporadiquement avec des pierres et autres projectiles, selon des journalistes de l’AFP sur place. Plusieurs personnes ont été arrêtées. Les chaînes de télévision pakistanaises ont diffusé des images d’un camion de police et de tentes utilisées par les manifestants en feu.

Trois semaines de blocage

Les protestataires occupent depuis le 6 novembre un pont routier à la limite entre Islamabad et la ville voisine de Rawalpindi, paralysant l’intense trafic entre les deux villes, aux dépens de leurs habitants contraints de subir des heures d’embouteillages. Les manifestants, qui appartiennent à un groupe religieux peu connu, le Tehreek-i-Labaik Yah Rasool Allah Pakistan (TLYRAP), exigent la démission du ministre de la Justice à la suite d’une polémique au sujet d’un amendement, finalement abandonné, qu’ils lient à la très controversée loi sur le blasphème. Selon les médias pakistanais, des blocages similaires ont eu lieu dans d’autres villes du pays, dont Lahore et Karachi.

La justice pakistanaise a déjà exigé à plusieurs reprises du gouvernement qu’il procède à l’évacuation des manifestants. Celui-ci ne s’est pourtant pas exécuté, s’enlisant dans des négociations infructueuses, par crainte que cette mesure ne lui coûte trop cher politiquement, à moins d’un an d’élections législatives.