La société Gaston propose un service de livraison de carburant à domicile. / DAMIEN MEYER / AFP

Le service, le service et rien que le service. C’est ce que répète Tanneguy de Drouas, un entrepreneur qui vient de lancer Gaston. Attention, rien à voir avec Lagaffe et ses innovations géniales. Cette nouvelle start-up propose de venir ravitailler les automobilistes en carburant chez eux ou au pied de leur bureau.

Le prénom Gaston est censé rappeler les pompistes d’antan et toutes les petites attentions qu’ils pouvaient prodiguer comme le lavage du pare-brise, la vérification de la pression des pneus, des essuie-glaces ou des rétroviseurs. « Nous livrons même en l’absence de l’utilisateur, qui aura préalablement déverrouillé la trappe de son véhicule », précise Tanneguy de Drouas, qui commence avec deux camionnettes avant de monter à cinq dans les mois à venir.

Gaston est la dernière société française à se lancer sur le marché francilien après Pomp et TankYou, qui disposent déjà d’une dizaine de camionnettes en Ile-de-France et à Lille. Toutes ces entreprises ont négocié avec des grossistes pour approvisionner, à des tarifs compétitifs, les entreprises, les collectivités ou leurs clients particuliers.

Moins de stations-service

Après avoir fixé le lieu et l’horaire de rendez-vous par le biais d’un smartphone, un chauffeur – souvent un ancien militaire formé à la manipulation du carburant, selon la norme ADR – vient réaliser le plein dans la rue, un garage ou un parking. Bref, là où vous le souhaitez. Les start-up se rémunèrent à la fois en prenant une marge sur le carburant ainsi qu’avec des frais de livraison qui peuvent monter jusqu’à 8 euros.

Aux Etats-Unis (Purple, Filld, etc.) ou au Royaume-Uni (Zebra), de nombreuses sociétés proposent ces services mobiles alors que les stations-service ont tendance à disparaître du centre des villes. A Paris, leur nombre a été divisé par trois en trente ans. Et de 120, actuellement, on devrait passer d’ici à cinq ans à une quarantaine. Ce mouvement va de pair avec l’électrification progressive d’un parc qui reste cependant massivement thermique.

Pour l’instant, les débuts des nouveaux arrivants sont modestes. Alors qu’il se consomme environ 300 millions de litres de carburant dans la région capitale chaque année, les start-up revendiquent 30 000 à 100 000 litres distribués, quand une station parisienne écoule chaque année de 5 à 8 millions de litres. « Ce n’est que le début, juge Tanneguy de Drouas. Le marché va croître à mesure que les stations fermeront. »

Les investisseurs sont attentifs. TankYou a annoncé en septembre avoir récolté 1 million d’euros, tandis que Gaston espère lever des fonds courant 2018. Auprès des pétroliers ? D’ores et déjà, Shell travaille sur ce concept à Amsterdam (Pays-Bas). Chez Total, on confie regarder le sujet avec attention, mais sans rien faire pour l’instant.