Le désherbant Roundup, commercialisé par Monsanto, dans un magasin de jardinage à Bonneuil-sur-Marne, près de Paris, le 16 juin 2015. / Charles Platiau / REUTERS

Lundi 27 novembre, les Etats membres de l’Union européenne doivent se prononcer, en comité d’appel, sur l’homologation du fameux herbicide glyphosate, déclaré « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2015. La France votera contre son renouvellement pour une durée de cinq ans, « seule proposition sur la table » de l’ultime réunion lundi à Bruxelles, a fait savoir, dimanche, dans Le JDD Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès de Nicolas Hulot.

« La Commission européenne mettra, lundi, une seule proposition sur la table : celle d’un renouvellement du glyphosate pour une durée de cinq ans », explique Mme Poirson dans une tribune intitulée « Pour en finir vraiment avec le glyphosate ».

« Considérant les risques, la France s’opposera à cette proposition et votera contre. La France veut construire une sortie progressive du glyphosate et, avec plusieurs partenaires, pense qu’une durée plus courte serait possible », précise la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire.

Décider rapidement du sort du glyphosate

Les représentants des pays européens sont divisés sur la durée de renouvellement de la licence de l’herbicide le plus utilisé au monde, à travers le Roundup du groupe Monsanto, la France prônant trois ou, à la limite, quatre ans maximum.

La réunion de lundi est cruciale pour tenir les délais : le sort du glyphosate doit être scellé avant le 15 décembre, faute de quoi il sera interdit à la vente. Or, « un arrêt immédiat de l’autorisation n’est pas possible », convient Mme Poirson, aucune alternative sans danger pour la santé n’étant disponible sur le marché. Faute d’accord lundi à Bruxelles, il reviendra à la Commission de trancher.

Le classement du glyphosate comme « cancérogène probable » par le CIRC, une agence de l’OMS composée de scientifiques internationaux, s’était fait en 2015 sur la base des recherches publiées. Il s’agissait notamment d’études d’exposition agricole ainsi que d’observations sur des animaux en laboratoire.

Les partisans d’un renouvellement du glyphosate pour une durée plus longue mettent en avant une étude américaine publiée le 9 novembre dans la revue Journal of the National Cancer Institute. Cette étude, pour laquelle des chercheurs ont suivi pendant vingt ans 50 000 travailleurs agricoles en Iowa et en Caroline du Nord, n’a pas montré d’association statistique entre glyphosate et cancer.