Juan Orlando Hernandez a célébré « sa victoire » avec ses soutiens à Tegucigalpa, dimanche 26 novembre. / EDGARD GARRIDO / REUTERS

S’il est au-dessus de la Constitution, le président sortant du Honduras peut se permettre d’outrepasser les résultats certifiés. Juan Orlando Hernandez s’est déclaré dimanche 26 novembre au soir vainqueur des élections présidentielles, avant la proclamation des chiffres officiels et à l’issue d’un scrutin marqué par les craintes de fraude.

« Le décompte est plus que clair et indiscutable, nous avons gagné cette élection », a-t-il déclaré devant les militants du Partido nacional (PN, droite). Peu après, un de ses principaux opposants, Salvador Nasralla, un journaliste de télévision de 64 ans et candidat de l’Alliance de l’opposition contre la dictature, une coalition de partis de gauche, a lui aussi affirmé être en tête.

La décision de la Cour constitutionnelle d’autoriser la candidature de l’actuel président, alors que la Constitution interdit toute réélection, est dénoncée par l’opposition. MM. Nasralla et Zelaya ont averti qu’ils ne reconnaîtraient pas une victoire du président Hernandez, arrivé au pouvoir en 2013 après des élections contestées par la gauche.

Des élections scrutées

Le Tribunal suprême électoral, critiqué sur les réseaux sociaux pour son retard dans l’annonce des résultats officiels, assure que ces élections sont « les plus scrutées de l’histoire », avec la présence de 16 000 observateurs, dont 600 venus de l’Union européenne (UE) et d’autres venus notamment de l’Organisation des Etats américains (OEA).

« Nous avons constaté un processus [électoral] tranquille, l’évaluation que nous faisons jusqu’à présent est positive », a déclaré à des journalistes l’eurodéputée portugaise Marisa Matias, responsable de la mission des observateurs de l’Union européenne (UE).

Pour l’heure, aucun incident n’a été relevé. Le gouvernement avait déployé plus de 35 000 policiers et soldats dans tout le pays afin de garantir la sécurité du vote.