La façon dont YouTube gère les contenus mettant en scène des enfants est très critiquée. / DADO RUVIC / REUTERS

Adidas, Mars, Lidl, Cadbury, HP, Deutsche Bank… Plusieurs grandes marques ont annoncé ces derniers jours qu’elles cesseraient temporairement d’afficher leurs publicités sur YouTube. Ces décisions font suite à de nouvelles révélations embarrassantes pour la plate-forme de vidéos, déjà empêtrée dans plusieurs polémiques liées à la protection des enfants sur YouTube.

Vendredi 24 novembre, le quotidien britannique The Times révélait dans une enquête que des publicités de plusieurs grandes marques s’affichaient sur des vidéos montrant des enfants peu vêtus. Si ces vidéos sont souvent publiées par les enfants eux-mêmes, qui se montrent dans leur quotidien, le journal souligne que de nombreux commentaires de prédateurs apparaissent sous ces vidéos. Ces messages commentent le corps des enfants et se montrent parfois très explicites. D’autres publient des liens vers des contenus pédophiles. Certaines de ces vidéos d’enfants, qui les montrent en sous-vêtements, se brossant les dents, faisant le grand écart ou jouant dans leur lit, accumulent plusieurs millions de vues.

Le même jour, la BBC, autre grand média britannique, publiait une autre enquête affirmant cette fois que l’outil permettant de signaler les messages obscènes sur YouTube n’avait pas fonctionné correctement pendant plus d’un an. Les personnes censées examiner les contenus signalés par les internautes recevaient bien le signalement du compte concerné, mais pas le lien vers le contenu posant problème, rendant difficile la modération de ces messages.

« Abject et inacceptable »

En réaction à ces révélations, plusieurs marques ont annoncé qu’elles cesseraient temporairement d’annoncer sur YouTube, le temps que la plate-forme de vidéos, qui appartient à Google, trouve une solution. « Nous sommes choqués et révoltés d’apprendre que nos publicités sont apparues en lien avec un contenu si indécent et relevant de l’exploitation », a par exemple déclaré Mars dans un communiqué, qui retire également ses publicités de Google. Adidas, comme Lidl, ont dénoncé une situation « complètement inacceptable ».

En réponse aux questions du Times, une porte-parole de YouTube a souligné que « le contenu mettant en danger les enfants est abject et inacceptable ». « Nous avons des règles très claires contre les vidéos et les commentaires qui sexualisent ou exploitent les enfants, et nous les faisons respecter fermement dès que nous sommes alertés sur ce type de contenu », précise-t-elle, en rappelant que YouTube avait « récemment renforcé » ses règles sur « les vidéos et les commentaires relatifs aux enfants qui ne sont pas illégaux, mais qui peuvent inquiéter ». Enfin, la porte-parole admet « qu’il ne devrait pas y avoir de publicités sur ces contenus » et promet que YouTube travaille d’arrache-pied pour régler la question.

Ces dernières semaines, YouTube a annoncé coup sur coup plusieurs mesures, en réaction à différentes enquêtes de la presse. La plate-forme a notamment expliqué qu’elle allait fermer les commentaires sous les vidéos de mineurs dès lors qu’apparaîtraient des messages de prédateurs.