Une attaque à la grenade contre des soldats français à Ouagadougou a marqué l’arrivée du président français, Emmanuel Macron, au Burkina Faso pour sa première tournée en Afrique. Lundi 27 novembre au soir, deux heures avant son arrivée, des individus encagoulés à moto ont lancé une grenade contre un véhicule français dans le nord de la capitale. Ils n’ont pas atteint leur cible mais ont blessé trois riverains, dont un grièvement.

Encore non revendiquée, l’attaque s’est produite loin de l’aéroport et alors qu’un important dispositif sécuritaire avait été déployé dans le centre de Ouagadougou. Le véhicule, qui se dirigeait vers Kamboinsé, où est installée la caserne des forces spéciales françaises stationnées dans le pays, a été attaqué vers 20 heures, selon une source sécuritaire sous couvert d’anonymat. Le président, lui, est arrivé à l’aéroport vers 22 h 30.

La France, ancienne puissance coloniale, entretient une coopération militaire ininterrompue avec les autorités du Burkina depuis l’accession à l’indépendance du territoire de la Haute Volta en 1960. Depuis 2010, lorsque la menace djihadiste s’est précisée dans la bande sahélo-saharienne, des éléments des forces spéciales françaises, basés à Ouagadougou, apportent leur soutien aux forces de défense.

« Grand oral » devant 800 étudiants

La capitale burkinabée a été la cible de deux attentats majeurs depuis deux ans. En janvier 2016, des djihadistes avaient ouvert le feu sur des terrasses du centre-ville, faisant 30 morts. Et en août, un attentat contre le restaurant Aziz Istanbul avait fait 19 morts. Par ailleurs, le pays fait face à des attaques récurrentes de djihadistes dans le nord, à la frontière avec le Mali.

Il est probable que les forces de l’ordre renforcent les mesures de sécurité alors que M. Macron est censé passer mardi un « grand oral africain » devant 800 étudiants de l’université de Ouagadougou. Ce discours, suivi d’un échange de questions-réponses avec les étudiants, devait être le point fort de cette tournée.

Ce voyage est destiné à marquer « une nouvelle étape de notre relation avec votre pays et tout un continent », a déclaré M. Macron à la presse en atterrissant lundi soir à Ouagadougou, sans faire allusion à l’attaque. « Le Burkina est l’emblème de l’aspiration démocratique de la jeunesse africaine », a-t-il ajouté, allusion au soulèvement de 2014 qui a balayé Blaise Compaoré après vingt-sept ans au pouvoir.

Mercredi, M. Macron rejoindra Abidjan, la capitale économique ivoirienne, pour le cinquième sommet Europe-Afrique, avant de se rendre au Ghana, pays anglophone choisi pour illustrer sa volonté d’une approche « continentale » de l’Afrique.