Les conducteurs toulousains peuvent faire la demande de vignettes Crit’Air. / Semvatac / Flickr

Toulouse est la sixième commune de France à adopter le principe de la circulation différenciée en cas de pic de pollution, après Paris, Lyon, Lille, Strasbourg et Grenoble. Le dispositif est en vigueur depuis lundi 27 novembre.

Ainsi, les jours de pic de pollution, la circulation sera restreinte à l’intérieur du périphérique toulousain. Cette restriction concernera les véhicules les plus polluants identifiés sur la base du dispositif Crit’Air, qui classe les véhicules en six catégories.

Déjà quelque 60 000 personnes ont demandé leur vignette qui leur permettra – ou non – d’utiliser leur véhicule les jours de pic. « La qualité de l’air est au centre des préoccupations des citoyens », a justifié Pascal Mailhos, le préfet de Haute-Garonne et de région, lors d’un point de presse, évoquant le constat alarmant selon lequel « 2 800 décès par an » s’avèrent « prématurés en région Occitanie », en raison de la pollution.

A elle seule, la ville de Toulouse, la capitale de la région, représente 57 % de la population du département de la Haute-Garonne, explique son maire (LR), Jean-Luc Moudenc. Chaque jour, ses autoroutes et son périphérique sont pris d’assaut par des milliers de véhicules, le trafic routier étant le principal responsable de la pollution au dioxyde d’azote et aux particules fines.

Un complément à la baisse des vitesses maximales

La circulation différenciée viendra en complément de la baisse de 20 km/h des vitesses maximales autorisées sur l’ensemble des voies du département. Parallèlement, la ville mettra en place des mesures spécifiques, comme le ticket de transport en commun au tarif de 4 euros, valable toute la journée, ou la gratuité du ticket journée pour la location de vélo. L’efficacité du dispositif sera mesurée cet hiver et il « sera adapté si nécessaire », a assuré le préfet, interrogé sur sa mise en place au niveau de la ville et non de l’agglomération.

A Paris, la circulation différenciée a été mise en place pour la première fois en janvier 2017, pendant trois jours, interdisant la circulation des véhicules non classés ou de classe 5 (immatriculés avant 2001). Elle a été mise en place une deuxième fois à la fin de juin, interdisant également les véhicules de classe 4.

La ville reconnaît « une petite confusion au début », car « tout le monde n’avait pas reçu sa vignette » et que « c’était la première fois » que le système était mis en place. Mais la circulation différenciée « va devenir la norme » et sera ainsi « mieux respectée », prévient la Ville de Paris, qui n’était pas en mesure de fournir de bilan du dispositif, relevant de la préfecture.

Des mesures difficiles à mettre en œuvre

Dans les agglomérations de Lyon et de Grenoble, des mesures de restrictions ont été mises en œuvre l’hiver dernier, pour les véhicules particuliers. Avec la circulation différenciée, « la diminution a été de l’ordre de moins 6 % à moins 9 %, selon les polluants », selon ATMO Auvergne Rhône-Alpes. Du fait du contexte particulier, marqué par le tout début des vignettes Crit’Air, « la réduction de trafic a été assez faible (environ – 5 %) », a précisé Didier Chapuis, directeur territorial d’Air Rhône-Alpes.

Dans le Nord, près d’un million de vignettes avaient déjà été délivrées à la fin d’octobre, environ quatre mois après la mise en place du dispositif qui n’a pas encore été appliqué. L’interdiction de circulation, à l’intérieur d’un périmètre délimité par la Métropole européenne de Lille, concernera les véhicules de classe 4 et 5, seuls les véhicules de la classe 0 à 3 étant autorisés.

La métropole lilloise a par ailleurs annoncé la mise en place d’un ticket de transports en commun « antipollution » à 1,60 euro la journée et des parkings relais. Dans l’Eurométropole de Strasbourg, la circulation différenciée est applicable depuis le début de novembre. La mesure sera mise en œuvre à compter du 4e jour d’un pic de pollution.