La surprise des éliminatoires sud-américains, un habitué des groupes de la France dans les grandes compétitions et un pays plus connu pour son équipe de rugby que de football : tels seront les trois adversaires de la France au premier tour de la Coupe du monde 2018.

Australie

Samedi 16 juin, 12 heures, à Kazan.

Mile Jedinak, l’une des barbes les plus fameuses du Mondial 2018, s’il ne la coupe pas, a inscrit les trois buts de la qualification de l’Australie pour la Russie. / Daniel Munoz / AP

C’est l’adversaire le plus mystérieux pour l’équipe de France, puisque son sélectionneur a quitté son poste après la qualification en barrage face au Honduras. Ange Postecoglou était l’homme qui avait déjà conduit l’Australie à la Coupe du monde 2014 : les « Socceroos » avaient alors souffert en encaissant trois buts à chaque match dans le groupe le plus relevé du tournoi, face au Chili, à l’Espagne et aux Pays-Bas.

Les Australiens, qui disputent désormais les qualifications dans la confédération asiatique de façon à trouver des adversaires au niveau de jeu plus élevé, n’ont plus affronté d’équipes du plus haut niveau mondial depuis la Coupe des confédérations en juin 2017. Ils avaient alors fait bonne figure en tenant en échec le Chili et le Cameroun, et en ne s’inclinant que 3-2 face à l’Allemagne championne du monde.

La configuration de l’équipe dépendra de son prochain sélectionneur. L’Italien Gianni De Biasi, écarté cette semaine de l’équipe espagnole d’Alavès, fait partie des entraîneurs convoités par la fédération australienne, qui ne souhaite pas se précipiter.

Le football se pratique de façon différente dans la tradition australienne mais l’équipe nationale de soccer bénéficie de l’apport des enfants d’immigrés d’origine européenne (Pays-Bas, Croatie, Serbie) ou turque.

En quatre ans de mandat à la tête de la sélection, Ange Postecoglou a développé un style de jeu très éloigné de ce qui se pratiquait jusqu’alors en Australie, insistant sur la nécessité d’avoir la possession de balle et de faire progresser le niveau technique global. Mais ses détracteurs lui reprochaient le manque d’efficacité de ce style de jeu.

Légende du football australien, Tim Cahill reste un pion essentiel de l’équipe nationale malgré ses 38 ans et son retour dans le faible championnat local. C’est d’ailleurs le signe du point faible de cette équipe : l’absence d’un buteur fringant, à l’image de son successeur désigné Tomi Juric (FC Lucerne), qui peine à s’imposer définitivement chez les Socceroos.

La plupart des autres titulaires jouent dans des clubs de seconde zone dans de grands championnats, tels les milieux de terrain Aaron Mooy à Huddersfield Town, Mathew Leckie au Hertha Berlin ou Mile Jedinak à Aston Villa.

La France face à l’Australie : deux victoires, un match nul et une défaite.

Dernière rencontre : France 6-0 Australie, en octobre 2013.

Pérou

Jeudi 21 juin, 14 heures, à Iekaterinbourg.

Les joueurs péruviens ont bénéficié d’une belle ration de houblon après avoir éliminé la Nouvelle-Zélande en barrage. / STRINGER / REUTERS

1982. Les « Incas » n’avaient plus participé à la Coupe du monde depuis l’édition espagnole, où ils avaient terminé derniers de leur poule. 1982 est aussi l’année de la seule confrontation entre la France et le Pérou. Les Bleus de Michel Hidalgo s’étaient inclinés (0-1) au Parc des Princes. Plus faible équipe du groupe C sur le papier, le Pérou est pourtant le seul adversaire des hommes de Didier Deschamps à pouvoir se targuer d’un bilan favorable contre la France. Un bon présage toutefois : à chacune de ses quatre participations à la Coupe du monde, le Pérou a affronté le futur vainqueur de la compétition.

Versés dans la redoutable zone « Amérique du Sud » des éliminatoires, les Péruviens sont passés par tous les états pour gagner leur ticket pour le Mondial. Cinquièmes de leur poule à la faveur d’une meilleure différence de buts que le Chili, les joueurs coachés par l’Argentin Ricardo Gareca ont ensuite battu la Nouvelle-Zélande en barrage.

Malheureux dans la course à la Coupe du monde pendant plus de trente ans, le Pérou a signé quelques bonnes performances en Copa America – l’équivalent sud-américain de l’Euro. Troisièmes en 2011 et 2015, les « Rouge et blanc » se sont même permis d’éliminer le Brésil dès le premier tour en 2016 (1-0).

L’effectif péruvien compte peu de noms familiers pour qui ne suit pas le championnat national. Passé par le PSV Eindhoven (Pays-Bas) et Schalke 04 (Allemagne), où il a inscrit plus d’une centaine de buts, Jefferson Farfan est la seule tête d’affiche de sa sélection. L’attaquant (23 buts avec le Pérou) disputera la Coupe du monde à domicile : au Lokomotiv Moscou depuis le début de l’année 2017, Farfan a remporté la coupe de Russie avec le club de la capitale.

Une question reste en suspens concernant le groupe de Ricardo Gareca : LA star du football péruvien des années 2000, Claudio Pizarro, sera-t-elle du voyage cet été ? Vainqueur de la Ligue des champions avec le Bayern de Munich en 2013, le meilleur buteur étranger de l’histoire du championnat d’Allemagne (191 buts) n’a plus été appelé en sélection depuis mars 2016.

S’il s’est imposé comme l’un des attaquants les plus efficaces ces dix dernières années outre-Rhin, Pizarro ne fait pas l’unanimité dans son pays. Des pages Facebook ont même été créées pour réclamer son absence au Mondial russe. S’il n’est pas du voyage, l’avant-centre pourra toujours visionner le dernier né des studios Disney, Coco, auquel il a prêté sa voix pour la version allemande.

La France face au Pérou : une défaite.

Dernière rencontre : France 0-1 Pérou, en avril 1982.

Danemark

Mardi 26 juin, 16 heures, à Moscou, .

Le milieu de Tottenham Christian Eriksen a été le héros du barrage qualificatif pour la Coupe du monde, le 14 novembre, inscrivant trois des cinq buts danois marqués à la République d’Irlande. / Peter Morrison / AP

Le match entre la France et le Danemark programmé le 26 juin à Moscou aura un goût de déjà-vu, les Scandinaves ayant l’habitude de tomber dans le groupe des Bleus en Coupe du monde (trois fois en cinq participations à la phase finale). La première rencontre à ce niveau eut lieu lors de la campagne victorieuse des Bleus de 1998 et se termina par une victoire de la France (2-1), avec des buts de Youri Djorkaeff, sur pénalty, et d’Emmanuel Petit.

Aimé Jacquet avait alors fait tourner son effectif, la France étant déjà assurée de terminer à la première place de son groupe. Les Danois avaient cependant terminé deuxièmes de la poule et réalisèrent cette année-là leur meilleur parcours en Coupe du monde, tombant en quart de finale et avec les honneurs devant le Brésil (2-3).

C’était l’époque des frères Brian et Michael Laudrup et du gardien Peter Schmeichel. En juin, les Français devraient trouver sur leur route le fils de ce dernier, Kasper, qui garde aujourd’hui les buts de la sélection danoise et de Leicester City.

La revanche eut lieu quatre ans plus tard, les Danois s’imposant 2-0 lors du Mondial coorganisé par le Japon et la Corée du Sud. Cette défaite entraîna l’élimination des Bleus, leurs vainqueurs tombant ensuite en huitième de finale contre l’Angleterre. Le Danemark a laissé d’autres mauvais – et lointains – souvenirs à l’équipe de France, qui enregistra face à cette équipe la plus large défaite de son histoire : 17-1 lors des Jeux olympiques de Londres, en 1908.

Pour se qualifier pour la Russie, les Danois ont dû passer par les barrages, un obstacle qu’ils ont brillamment franchi, dominant la République d’Irlande 5-1 sur ses terres, dont trois buts du milieu de terrain de Tottenham Christian Eriksen, un joueur qui semble intéresser au plus haut point le FC Barcelone. « Grâce à lui, nous serons une menace pour toutes les équipes, a assuré le sélectionneur norvégien de l’équipe danoise, Age Hareide. La Coupe du monde mérite une star comme lui. »

La France face au Danemark : huit victoires, un match nul, cinq défaites.

Dernière rencontre : Danemark 1-2 France, le 11 octobre 2015