« Hillary Clinton a menti plusieurs fois au FBI, rien ne lui est arrivé. Flynn a menti, et sa vie a été détruite », a déclaré Donald Trump, le 4 décembre. / JIM WATSON / AFP

Menacé par les révélations que pourrait faire Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale, inculpé vendredi 1er décembre dans l’affaire russe pour avoir menti au FBI, Donald Trump tente de reprendre l’initiative.

« J’ai de la peine pour le général Flynn, j’ai beaucoup de peine », a déclaré, lundi 4 décembre, le président américain à la Maison Blanche avant son départ pour l’Utah. « Hillary Clinton a menti plusieurs fois au FBI, rien ne lui est arrivé. Flynn a menti, et sa vie a été détruite », a-t-il ajouté.

Le président multiplie les tweets

Dimanche, sur Twitter, il s’était déjà ému que la vie de Michael Flynn « soit détruite », dénonçant une situation de « deux poids, deux mesures ». Il a aussi nié avoir demandé au FBI d’abandonner l’enquête sur son ex-conseiller. Lors d’une audition au début de juin devant le Sénat, l’ancien directeur du FBI James Comey avait affirmé que Donald Trump lui avait personnellement demandé d’enterrer l’enquête visant Michael Flynn.

« J’ai dû limoger le général Flynn parce qu’il a menti au vice-président et au FBI. Il a plaidé coupable de ces mensonges. C’est triste parce que ses actions pendant la transition étaient légales. Il n’y avait rien à cacher ! », avait écrit le président républicain sur Twitter samedi.

Michael Flynn a plaidé coupable vendredi d’avoir menti au FBI à propos de ses contacts avec la Russie et a promis de coopérer pleinement dans l’enquête sur une possible ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine et sur une collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump.

La réaction de Vladimir Poutine

Le FBI, la CIA et la direction du renseignement national américain avaient, en effet, conclu à l’époque à une responsabilité russe dans le piratage des serveurs du comité national démocrate pendant la campagne présidentielle. Obama avait alors décidé d’expulser trente-cinq diplomates russes. Toujours selon les procureurs américains, Michael Flynn a appelé Sergueï Kisliak pour lui demander que Moscou réagisse avec modération.

Vladimir Poutine avait annoncé le 30 décembre 2016 que Moscou ne prendrait pas de mesures de rétorsion, en attendant de voir quelle serait l’attitude de l’administration de Donald Trump, investi le 20 janvier. Moscou a, finalement, pris des mesures de représailles cet été.

Vladimir Poutine a décidé en toute indépendance de ne pas prendre de mesures de représailles contre les Etats-Unis, a dit le Kremlin. « Bien sûr que Poutine a pris sa décision, que c’était sa décision », a déclaré le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov. L’idée que Michael Flynn ait pu avoir une influence est « absurde », a-t-il ajouté.