Les deux leadeurs nationalistes corses, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, dont la liste est arrivée largement en tête du premier tour des élections territoriales dimanche, ont demandé lundi 4 décembre à Paris « d’ouvrir des discussions » en excluant l’indépendance de l’île dans l’immédiat.

« C’est un raz de marée démocratique », a réagi Gilles Simeoni sur Europe 1 en souhaitant que « Paris accepte enfin d’ouvrir le dialogue ». « La question de l’indépendance n’est pas posée aujourd’hui. Nous le disons ensemble avec d’autres Corses qui ne sont pas autonomistes. Nous voulons un statut d’autonomie », a dit le leadeur autonomiste.

« Les indépendantistes aujourd’hui inscrivent leur action dans un cadre exclusivement démocratique et disent que ce sont les Corses qui décideront. Si les Corses ne veulent pas d’indépendance, il n’y aura pas d’indépendance. »

« Rompre avec la politique de l’indifférence »

« Nous demandons au président de la République de rompre avec la politique de l’indifférence et le déni démocratique », a dit Jean-Guy Talamoni, dirigeant du parti indépendantiste Corsica Libera, sur France Inter. « A un moment donné Paris devra ouvrir des discussions loyales avec les responsables élus de la Corse », a-t-il affirmé.

« L’idée indépendantiste est toujours minoritaire, nous ne sommes pas dans la même séquence que la Catalogne. »

Les indépendantistes « préparent la séquence suivante, qui pourrait être l’indépendance dans dix ans ou dans quinze ans, mais il n’y aura pas d’indépendance si les Corses ne le veulent pas majoritairement. Mais si les Corses le veulent, dans dix ou quinze ans personne ne pourra s’y opposer », a ajouté M. Talamoni.

Dimanche, la coalition nationaliste, menée par MM. Simeoni et Talamoni, est arrivée largement en tête au premier tour des élections territoriales corses, avec 45,36 % des voix. La participation à 52,17 % est cependant en recul par rapport aux dernières élections territoriales de décembre 2015 (59,88 %).