Oui, le Paris-Saint-Germain a concédé sa première défaite de la saison face à Strasbourg.

Battus 2-1 dans le froid strasbourgeois, les Parisiens ne sont plus invaincus. / FREDERICK FLORIN / AFP

Oui, Martin Fourcade a remporté la poursuite en Coupe du monde à Ostersund.

Deuxième du sprint pour sept dixièmes, Martin Fourcade a écrasé la poursuite le lendemain. / Pontus Lundahl / AP

Mais il s’est passé autre chose dans le monde du sport ce week-end, et vous êtes peut-être passé à côté.

Les trois leçons du week-end

  • En fin de match, à ton gardien tu t’en remettras

Benevento l’a fait. Les joueurs du petit club de Campanie, promu cette saison en Serie A, ont fait encore plus fort que la victoire strasbourgeoise face à Paris. Jusqu’à présent, les joueurs de Roberto De Zerbi, jeune entraîneur de 38 ans, étaient plutôt en course pour le titre de pire équipe des grands championnats. Lanterne rouge du classement, Benevento n’avait pas pris le moindre point lors des quatorze premières journées, un record. Mais face à l’AC Milan entraîné depuis cette semaine par la légende Gennaro Gattuso, venu redresser une équipe mal en point, tout a changé.

Menés 2 buts à 1, les joueurs de Benevento ont égalisé dans une ambiance survoltée, à la 95e minute du match. Le héros ? Il s’appelle Alberto Brignoli, a 26 ans et est prêté cette saison par la Juventus au club promu. Surtout, il est gardien de but. Mais c’est bien lui, d’une sublime tête décroisée dans les derniers instants du match, qui a offert le premier point de l’histoire de son club en première division. Cela faisait seize ans qu’un gardien n’avait plus marqué en Serie A, au grand dam de Gattuso, un peu abattu après le match : « Ça fait mal. Un coup de poignard aurait été préférable à un but comme ça. » Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça n’a pas fait plaisir au commentateur du match sur Sky Sport.

Ce match nul qui vaut presque une victoire est aussi un joli pied de nez au destin. Il y a deux semaines, Benevento avait concédé sa treizième défaite consécutive, face à Sassuolo, après un scénario terriblement cruel. L’attaquant adverse Domenico Berardi avait manqué un penalty dans les arrêts de jeu. Benevento croyait tenir son premier match nul, mais Federico Peluso a offert la victoire à Sassuolo à la… 95e minute.

  • Le Pacifique en une semaine tu traverseras

Engagé dans une folle course contre la montre, de Brest à Brest comme il le dit, François Gabart se permet le luxe d’être en avance. Parti le 4 novembre à la poursuite du record du monde du tour du monde en solitaire, détenu par Thomas Coville, le navigateur a passé ce dimanche le troisième et dernier cap de son odyssée. En franchissant le cap Horn sept jours, quinze heures et quinze minutes après avoir passé le cap Leuwin, Gabart détient désormais le record absolu (en solitaire ou en équipage) de la traversée du Pacifique.

Tout entier tourné vers son objectif, faire mieux que les quarante-neuf jours, trois heures et quelques minutes de Thomas Coville, Gabart va désormais filer dans l’Atlantique, direction Ouessant. A bord de son trimaran géant, le skippeur de 34 ans a désormais plus de deux jours d’avance sur la marque établie l’an dernier par son compatriote.

  • Face à ton beau-père tu t’inclineras

Ce week-end, Nantes a affronté et battu Barcelone en Ligue des champions de handball (29-25), dans ce qui ressemblait à une grande réunion de famille. Devant 10 000 personnes, les Nantais ont triomphé face aux nonuples champions d’Europe, et confortent leur deuxième place de groupe. Au centre de toutes les attentions lors de ce match, l’ailier de Barcelone Valero Rivera a vécu une soirée un peu spéciale. Fils de son père, entraîneur mythique du club catalan à qui il a rapporté six Ligues des champions, Rivera a surtout passé six ans de sa carrière au Handball Club de Nantes, sous les ordres du coach actuel, Thierry Anti… qui est également son beau-père. Un passage marqué par les 957 buts inscrits par l’Espagnol, record du club. Au cours de son séjour, Valero Rivera a également donné deux petits-fils à Thierry Anti, qui a remporté son duel familial samedi soir.

La femme du week-end : Justine Braisaz

Son entraîneur disait d’elle quelle n’était qu’une « fondeuse qui essaie de faire du biathlon », que son salut passerait par une amélioration à la carabine. Message reçu : ce week-end, la biathlète de 21 ans a enchaîné deux deuxièmes places, en sprint samedi et en poursuite dimanche, et pris le dossard jaune de leader de la Coupe du monde. Avec, surtout, une copie parfaite au tir : 10/10 samedi, 20/20 dimanche. Devancée par deux fois par l’ancienne fondeuse allemande Denise Herrmann, bien plus rapide sur les skis, la Française peut se satisfaire de sa fin de semaine en Suède. Au micro de La Chaîne L’Equipe, la jeune biathlète savourait la fluidité de son tir sur le circuit d’Ostersund.

« C’est fort en émotion. Et pour autant j’ai trouvé que c’était difficile de rester dans son plan, le plan qu’on se fixe. Mais à part ça, sur le pas de tir c’était fluide, ça a coulé de source presque. Alors je sais que les tirs ne seront pas toujours comme ça, mais il y a énormément de choses à prendre, à noter, à garder en tête, à reproduire derrière. »

Le chiffre qui en dit long : 318

C’est le nombre total de kilos soulevés samedi 2 décembre, à l’arraché et à l’épaulé-jeté, par l’haltérophile français d’origine camerounaise Bernardin Kingue Matam. Une performance qui lui a valu une médaille de bronze au championnat du monde d’Anaheim (Etats-Unis), en moins de 69 kilos, la première pour un tricolore à ce niveau depuis 2011 (Benjamin Hennequin, médaillé d’argent en moins de 85 kilos à Paris).

Pourtant, Matam a déjà fait mieux dans sa carrière à plusieurs reprises, avec 322 kilos aux championnats du monde en 2015, qui lui avaient valu la huitième place. La différence réside dans la baisse du niveau global, impossible à dissocier des nombreuses suspensions pour dopage : 49 cas ont été révélés lors des contrôles rétroactifs effectués lors des Jeux olympiques de Pékin 2008 et Londres 2012. La peur du gendarme fait depuis son office, et Matam en a profité pour confirmer aux Etats-Unis son titre de champion d’Europe obtenu en avril.

Afin de rassurer le Comité international olympique sur sa détermination à lutter contre le dopage, la fédération internationale a suspendu pour un an la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan. L’enjeu est simple : rester au programme olympique à Paris, en 2024.

Les wikis du week-end

Facile

Arrivé cet été dans mon club, j’ai été le héros du match face au PSG avec un but et une passe décisive.

Difficile

Passé par les plus grands clubs européens, ma carrière a pris un autre chemin depuis mon départ de Paris. Je viens de m’engager à Atletico San Luis, en deuxième division mexicaine.