Devant le siège du CIO à Lausanne. / FABRICE COFFRINI / AFP

La Russie, puissance sportive mondiale accusée de dopage organisé lors des JO de Sotchi en 2014, joue sa survie olympique : le Comité international olympique (CIO) doit se prononcer, mardi 5 décembre dans la soirée, sur sa participation ou non aux prochains Jeux d’hiver de Pyeongchang.

Grande triomphatrice de l’édition 2014-2013 titres à l’époque, mais seulement 9 désormais après le retrait pour dopage de 4 titres – la Russie a organisé Sotchi avec emphase à coups de milliard. Mais le pays de Vladimir Poutine paye aujourd’hui le prix d’un système de dopage institutionnalisé, mis au jour en juillet 2016 par le rapport McLaren, commandé par l’Agence mondiale antidopage (AMA).

Poutine met la pression

A ce jour, 25 sportifs russes ont été disqualifiés des JO de Sotchi par une commission disciplinaire du CIO, parmi lesquels le double médaillé d’or en bobsleigh (à 2 et à 4) Alexandr Zubkov ou le fondeur Alexander Legkov, champion olympique du 50 km, l’épreuve reine du ski de fond. La Russie a ainsi d’ores et déjà cédé pour de bon à la Norvège sa première place au classement des médailles, avec au total la perte d’un tiers de ses médailles, soit 11 sur 33.

Le président russe, Vladimir Poutine, s’est chargé d’accentuer la pression : « Il y a deux options : forcer la Russie à participer sous drapeau neutre ou ne pas l’autoriser du tout aux Jeux olympiques. » « Les deux constituent une humiliation pour le pays », estime le président pour qui l’absence de la Russie « ferait du mal au mouvement olympique ». Au sein d’un mouvement olympique où historiquement le poids de la Russie a toujours été important, le CIO peut-il être sensible à de tels avertissements ?

Interdiction totale ou drapeau neutre

Au vu des conclusions accablantes du rapport McLaren, deux options s’offrent de fait à l’instance. La première : une interdiction totale de participation aux JO, comme l’avait décidé le Comité international paralympique avant les JO de Rio… contrairement au CIO. La deuxième : autoriser les sportifs russes dits « propres » à participer sous drapeau neutre, ce que Moscou ne souhaite pas. C’est ce qu’avait acté le CIO pour les épreuves d’athlétisme de Rio.

A la mi-novembre, la décision de l’AMA de maintenir la suspension de l’agence antidopage russe (Rusada) prononcée deux ans plus tôt ne plaidait pas en faveur d’une décision clémente. Pas plus donc que les 25 disqualifications prononcées à ce jour par la commission Oswald, qui a entendu les sportifs impliqués dans le dopage organisé en vigueur à Sotchi 2014. Une chiffre qui peut encore évoluer dans les jours à venir.